Tandis que l'Arabie saoudite menaçait le Canada de nouvelles mesures punitives, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a refusé mercredi 8 août de présenter ses excuses, ajoutant que son pays continuerait de défendre les droits de l'Homme dans le monde.
La crise diplomatique qui oppose l'Arabie saoudite et le Canada a commencé la semaine dernière, après une déclaration canadienne demandant la «libération immédiate» de militants des droits de l'Homme. «Le Canada a fait une grosse erreur», s'est exclamé le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir au cours d'une conférence de presse à Ryad. «Une erreur qui devrait être corrigée. Le Canada sait ce qu'il a à faire».
Trudeau campe sur ses positions
Du côté canadien, Justin Trudeau a catégoriquement refusé de présenter des excuses. «Les Canadiens attendent de notre gouvernement qu'il parle fermement, clairement et poliment de la nécessité de respecter les droits humains, au Canada et dans le monde, c'est ce que nous allons continuer de faire», a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse à Montréal.
«On ne veut pas avoir de mauvaises relations avec l'Arabie saoudite. C'est un pays qui fait des progrès au niveau des droits humains», a-t-il précisé, ajoutant que «les discussions avec l'Arabie saoudite se poursuivent».
Cette première intervention du Premier ministre canadien depuis le début de la crise diplomatique entre les deux pays intervient deux jours après l'expulsion de l'ambassadeur canadien à Ryad pour «ingérence».
Piquée au vif depuis cette déclaration, le royaume saoudien a annulé tout nouveau commerce, investissement ou médiation avec le Canada. Ryad envisage même de prendre de nouvelles sanctions contre Ottawa.