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Philippines : 5 millions d’euros de voitures de luxe détruites au bulldozer

Des dizaines de voitures de luxe, entrées dans le territoire sans payer de taxe, détruites au bulldozer sous les yeux du président Rodrigo Duterte [ROBINSON NIÑAL / PRESIDENTIAL PHOTOGRAPHERS' DIVISION / AFP]

Le 30 juillet dernier, un impressionnant lot de voitures de luxe, importées illégalement aux Philippines, a été détruit, sous les yeux du président Rodrigo Duterte. Un coup de filet destiné à mettre fin à la corruption au sein des services douaniers et à afficher l'intransigeance des autorités, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale. 

68 coupés, cabriolets, berlines et motos de luxes, garés en ligne, puis broyés sous le poids des bulldozers et tractopelles. Ces Lamborghini, Mercedes-Benz et Porsche font partie de 800 véhicules saisis car importés illégalement dans la province de Cagayan, rapporte CNN, une région à l'extrême-nord de l'archipel qui fait face à l'Asie du sud-est. 

Au total, la marchandise représentait 4,8 millions d'euros, selon le communiqué de la présidence, alors qu'aucune taxe n'avait été payée lors du passage à la douane. Des mesures similaires ont été prises par les passé : en février, trente véhicules d'un montant de près d'1 million d'euros, avaient été détruits dans le même souci de dramaturgie. philippines_voitures_bulldozer.jpg

Des véhicules saisis détruits à coups de tractopelles, à Manille, le 30 mai 2018 © TED ALJIBE / AFP

Bien décidé à éradiquer la contrebande et la corruption douanière, le président philippin Rodrigo Duterte s'est lui-même chargé de cette opération de destruction, plaidant que la vente aux enchères de véhicules de contrebande ne ferait qu'encourager les criminels à racheter leur marchandise sous une fausse identité et alimenterait le commerce parallèle. 

Au-delà de la sanction, érigée en exemple, l'opération semble mise en scène pour envoyer un autre signal aux puissances internationales, encore frileuses aux investissements dans ce pays jugé instable. «J'ai décidé de détruire ces véhicules de contrebande parce que nous devons montrer au monde que nous sommes un pays viable pour l'investissement et les affaires», a t-il martelé lors d'une conférence de presse. 

Exécutions extra-judiciaires arbitraires par centaines, purge des journalistes, grand ménage des dissidents au sein du gouvernement : depuis son élection en 2016, Rodrigo Duterte mène une guerre sans pitié aux pour éradiquer la corruption et le trafic de drogue, justifiant les dérives les plus autoritaires. 

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