Un nouveau scandale sanitaire sème la panique en Chine, où les parents craignent de vacciner leurs enfants.
En cause, les révélations des autorités de santé locales, qui ont signalé la falsification de documents concernant un vaccin contre la rage, commercialisé par le géant pharmaceutique Changsheng. L'entreprise avait en effet monté de toutes pièces de faux dossiers de production et d'inspection, et modifié arbitrairement les paramètres de fabrication du médicament.
À peine les vaccins ont-ils été rappelés, qu'un autre scandale a été révélé. Ce sont les autorités sanitaires de la province de Jilin qui ont signalé ce second cas. Il porte sur des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, produits par la même entreprise, et mis en vente alors qu'ils n'étaient pas aux normes. Plus de 250 000 ont été administrés à des enfants avant que les lots ne soient rappelés.
Pour l'heure, aucune maladie liée à ces produits déficients n'a été signalée, mais les parents sont très inquiets, alors que les vaccins, subventionnés par l'État, sont normalement administrés aux bébés dès l'âge de 3 mois. L'affaire monopolise depuis plusieurs jours le réseau social Sina Weibo, où les Chinois expriment leur colère.
Le Premier ministre, Li Keqiang, a promis des sanctions exemplaires. «Nous allons sévir avec détermination contre les actes illégaux et criminels qui mettent en danger la vie des gens, punir avec détermination les hors-la-loi et dénoncer avec détermination les manquements au devoir en matière de supervision», a-t-il assuré dans un communiqué, dimanche 22 juillet.
De son côté, l'entreprise a présenté ses excuses, et prévenu que le rappel des vaccins allait peser sur ses finances. L'action du groupe pharmaceutique et l'indice local du secteur de santé ont chuté en bourse, à Shanghai, ce lundi 23 juillet.