Une cinquantaine de personnes, dont 28 civils et des jihadistes, ont été tuées dans l'est syrien dans un raid aérien visant un réduit de Daesh, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La frappe a touché jeudi soir «un rassemblement de civils» près de la localité de Soussa, dans le sud-est de la province de Deir Ezzor, tout près de la frontière avec l'Irak, a indiqué l'OSDH.
Elle a tué 28 civils, pour la plupart des Irakiens, ainsi que 26 jihadistes, Syriens et Irakiens, selon cette même source. L'Observatoire n'était pas en mesure de dire si le raid avait été mené par l'aviation irakienne ou la coalition internationale anti-Daesh.
Contactée par l'AFP, la coalition a indiqué dans un e-mail qu'elle-même «ou ses forces partenaires pourraient avoir mené des frappes dans les environs de Soussa (...)», promettant une «évaluation plus approfondie des allégations» sur les pertes civiles.
L'agence officielle syrienne Sana a aussi rapporté la frappe, évoquant la mort d'une trentaine de civils et accusant directement la coalition.
Les forces syriennes combattent également Daesh dans la province de Deir Ezzor mais pas dans le secteur où a eu lieu le raid. Daesh conserve encore quelques petites poches de territoire dans l'est syrien, après l'atrophie progressive du «califat» que le groupe jihadiste ultra-radical avait autoproclamé en 2014 sur des pans entiers de la Syrie et de l'Irak. Soussa se situe dans une de ces poches, entre le fleuve Euphrate et la frontière irakienne.
Le ministère des Affaires étrangères de Damas a dénoncé le raid, accusant la coalition «de ne réussir qu'à tuer des Syriens innocents, et détruire les infrastructures syriennes le long de l'Euphrate», selon un communiqué diffusé par Sana.
La coalition internationale intervient en Syrie en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de combattants kurdes et arabes qui lutte au sol contre Daesh. Les FDS mènent depuis plusieurs mois une offensive pour mettre fin à la présence de Daesh dans l'est de la Syrie.
Dans cette région, les jihadistes pourront être défaits militairement d'ici à «quelques semaines», a estimé jeudi le général Frédéric Parisot, qui représente la France auprès du commandement de la coalition internationale.
«Il reste encore deux poches et d'ici quelques semaines, je pense qu'on peut dire assez sereinement que Daesh ne contrôlera plus aucun territoire dans notre zone d'opérations», a-t-il déclaré depuis Bagdad.
L'organisation ultra-radicale ne contrôle plus que 3% du territoire syrien, selon l'OSDH. En Irak, les autorités ont proclamé fin 2017 la «victoire» face aux jihadistes. Ces derniers mois, l'aviation irakienne a mené des raids contre des positions jihadistes proches de sa frontière dans l'est syrien.