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Un tiers des poissons sont pêchés pour rien, avertit l'ONU

Pêchés en masse, un certain nombre de poissons sont trop petits pour être vendus à la consommation. Pêchés en masse, un certain nombre de poissons sont trop petits pour être vendus à la consommation. [© Marvin RECINOS / AFP]

Un rapport de l'ONU rendu public ce lundi épingle le phénomène, toujours plus problématique, du gaspillage de poissons à travers le monde. La surpêche, et la pollution qu'elle engendre, sont pointées du doigt.

Ainsi, 35 % des poissons pêchés à l'échelle mondiale n'arriveraient pas dans nos assiettes, selon l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Et pour cause, ils sont abandonnés en mer, jetés après leur capture, ou parfois simplement trop petits pour être consommés. Beaucoup peuvent également pourrir avant d'arriver à bon port, du fait d'une mauvaise gestion de la réfrigération, par exemple, rapporte Reuters.

Et ce, alors même que le niveau de la production halieutique a atteint aujourd'hui un record et que leur consommation devrait augmenter considérablement ces prochaines années. Pas moins de 171 millions de tonnes de poissons, issus de la pêche de capture (marine ou eau douce) et de l'aquaculture, sont ainsi produits chaque année. Et, si rien n'est fait pour enrayer cette cadence, ce chiffre pourrait atteindre les 201 millions de tonnes (+ 18 %) d'ici à 2030, selon l'ONU.

Une surexploitation des mers

«Le secteur des pêches est essentiel afin de répondre à l’objectif de la FAO d’un monde libéré de la faim et de la malnutrition, et sa contribu­tion à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté prend de plus en plus d’ampleur», a déclaré José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Reste que, selon lui, «le secteur est également caractérisé par de nombreux défis, dont la nécessité de réduire le volume de poissons pêchés au-delà des limites biologiques».

Car, de fait, la surpêche reste la cause principale de ce gaspillage. Concernant les poissons sauvages, le rapport affirme qu'en 2015, près de 60 % des espèces commerciales de poissons étaient pêchées à des niveaux biologiquement viables, mais plus de 33 % à des niveaux non viables (la surpêche ne représentait que 10 % en 1975). Une situation jugée «inquiétante» par l'ONU.

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© capture fao.org

En 2014, le réalisateur français Yann Arthus-Bertrand avertissait déjà sur les dangers de la surpêche : «Certains chalutiers utilisent des filets qui raclent les fonds marins. C'est un peu comme si vous utilisiez un bulldozer pour ramasser des pommes. Il ne reste plus grand-chose après son passage.»

D'autant que le rapport tire la sonnette d'alarme sur un phénomène connexe : le changement climatique, qui risque fort de chasser les poissons des régions tropicales chaudes (très dépendantes du secteur de la pêche) vers des zones plus tempérées dans l'hémisphère Nord. Un changement non sans conséquence, tant pour l'écosystème marin (déjà ravagé par les millions de tonnes de plastique qui flottent dans les océans) que pour le quotidien des pêcheurs.

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