Des scientifiques ont récemment découvert, enfoui sous le désert du Sahara, ce qu'ils qualifient de plus ancienne couleur biologique du monde.
Son origine remonterait à 1,1 milliard d'années, soit 500 millions de plus que la dernière couleur retrouvée jusqu'à présent. C'est le résultat d'une étude internationale menée par l'Australian National University (ANU) et publiée ce mardi dans la revue spécialisée Proceedings of the national academy of sciences of the USA.
Les pigments en question, d'une teinte rose vif tirant sur le rouge sang voire le violet dans sa forme très concentrée, sont des molécules – fossilisées – de chlorophylle produites par des organismes marins, selon les chercheurs australiens. Elles ont été retrouvées dans des roches profondément enterrées dans le désert du Sahara, mais aussi immergées dans le bassin de Taoudeni en Mauritanie. Pour obtenir cette couleur, les roches ont été broyées en poudre avant d'en extraire les molécules avec un solvant naturel.
Un plus pour comprendre l'évolution de la vie sur terre
«Ce sont les molécules de couleur les plus vieilles du monde. Imaginez, c'est comme si on retrouvait la peau d'un dinosaure fossilisé qui, après cent millions d'années, aurait conservé sa couleur d'origine, vert ou bleue...», a expliqué à la BBC l'universitaire Jochen Brocks.
Une découverte qui pourrait permettre d'en savoir davantage sur l'évolution de la vie sur terre, et notamment pourquoi il a fallu plus de quatre milliards d'années pour que la première vie complexe apparaisse, il y a 600 millions d'années. En effet, l'analyse des pigments a révélé que des micro-organismes, appelés cyanobactéries (ou algues bleues), avaient une grande influence sur l'évolution de la chaîne alimentaire dans les océans, et qu'ils avaient contribué à raréfier les ressources en nourriture à la base de la chaîne. Retardant par la même occasion l'apparition de créatures plus imposantes que de simples bactéries.