Les rebelles dans huit localités du sud de la Syrie ont accepté samedi de remettre le contrôle de leurs régions au régime, en vertu d'accords négociés par la Russie après près de deux semaines de bombardements, a indiqué une ONG.
Appuyées par l'aviation de l'allié russe, les forces du régime ont lancé le 19 juin une offensive pour reprendre les secteurs rebelles de la province méridionale de Deraa.
Dans sa reconquête des territoires rebelles dans le pays en guerre, le régime a souvent recours à la même stratégie : il bombarde et morcèle les fiefs des insurgés avant de leur imposer des accords dits de «réconciliation» qui s'apparentent davantage à une capitulation.
En vertu de ces accords, les rebelles qui veulent rester sur place rendent les armes, tandis que les réfractaires et les civils refusant de vivre sous le contrôle du régime sont évacués vers des zones tenues par les insurgés dans le nord du pays. «Au moins huit localités dans l'est et le nord de (la province de) Deraa ont accepté des accords de 'réconciliation' dans le cadre de pourparlers menés par des officiers russes avec des notables locaux et les combattants restés sur place», a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
Parmi ces localités figurent celles de Daël et Ibtaa, Al-Gharia orientale, Al-Gharia occidentale et Al-Karak orientale. La police militaire russe a pénétré dans certains de ces secteurs le matin, selon l'OSDH.
L'agence officielle syrienne Sana a confirmé des accords à «Daël, Al-Gharia orientale, Taloul Khleif et Tel al-Cheikh Hussein après la remise par les combattants de leurs armes à l'armée (...)». Sana a fait état vendredi d'accords similaires dans trois autres localités. La télévision d'Etat a montré des images de dizaines d'habitants à Daël, dont certains portaient des portraits de Bachar al-Assad en scandant des slogans de soutien au président et à l'armée syriens.
Dans Al-Karak orientale, le maire de la localité et cinq membres de sa famille ont été tués vendredi dans des circonstances floues attribuées par M. Abdel Rahmane au rôle du maire dans l'accord de «réconciliation».
Ailleurs dans la province de Deraa, les bombardements du régime se sont poursuivis samedi, tuant au moins cinq civils. Au total, cent-cinq civils ont péri depuis le début de l'offensive. Durant la même période, 96 combattants prorégime sont morts, dont vingt-neuf vendredi soir, de même que cinquante-neuf rebelles.