Le quart de finale de Coupe du monde entre la France et l'Uruguay est diffusé à 16h, en pleines heures de bureau. De nombreux salariés devraient donc être tentés de regarder le match.
Problème, le code du travail indique explicitement, à son article L3121-1, que le salarié ne peut «vaquer librement à des occupations personnelles» durant ses horaires. Autrement dit, à moins que son emploi ne l'y oblige, il n'est pas censé regarder les matchs de foot.
Un salarié qui serait surpris à regarder le Mondial durant son temps de travail se voit donc, en principe, exposé à une sanction allant du blâme au licenciement. En 2014, la Cour d'appel de Metz avait ainsi validé le fait de considérer comme une «faute grave» le visionnage de matchs de basket par un vigile pendant son service. En l'occurrence, cela l'empêchait de fait d'accomplir sa mission.
Néanmoins, un coup d'œil au score, s'il n'entraîne pas de baisse de productivité et ne contrevient pas aux consignes de sécurité, a peu de chance d'être sanctionné. Pour être sûr de ses droits, le mieux est de se référer au règlement intérieur de l'entreprise, ou à une éventuelle charte numérique, qui précise les droits des salariés concernant leur activité internet sur leur poste de travail.
Dans certains groupes, si les employeurs sont eux-mêmes sensibles à l'actualité sportive, des aménagements peuvent même être organisés, comme la diffusion des matchs en salle de détente en fin de journée.
Dans tous les cas, mieux vaut mettre le sujet sur la table et décidé collectivement d'un protocole. En effet, mentir à son patron pour regarder le Mondial risque d'aggraver la faute. Ainsi en 1983, la Cour de cassation avait validé le licenciement d'un homme qui avait prétexté l'accouchement de sa femme pour quitter son poste, alors qu'il voulait simplement assister à un match.