L'équipe de France a fait son premier entraînement lundi après-midi en Russie, au lendemain de son arrivée: l'aventure de la Coupe du monde 2018 est lancée, avec l'Australie samedi à l'horizon.
«Dès qu'on a atterri, on a mis le pied en Russie, dans le pays de la compétition. Cela ne va pas changer fondamentalement les attitudes, mais les joueurs ont bien conscience qu'on est dans la semaine du premier match, qui est très important», a noté Didier Deschamps lors de son premier exercice médiatique en terre russe, dans le centre de presse jouxtant le monastère de la Nouvelle Jérusalem d'Istra.
Le sélectionneur a annoncé l'absence à l'entraînement collectif de Djibril Sidibé et Samuel Umtiti, pour un «travail différencié» au camp de base. Le staff n'en a pas précisé la raison. Les deux joueurs avaient eu des problèmes à un genou ces dernières semaines.
Olivier Giroud était là, après son choc contre les Etats-Unis samedi (1-1), un gros pansement sur le côté gauche du front. «Sa tête va bien, il y a six points de suture, donc évidemment, on devra au moins, sur les 48 heures, faire en sorte qu'il ne touche pas le ballon de la tête par précaution», a dit «DD».
«N'enlevez pas la qualité à Olivier. Il marque beaucoup, que ses buts soient beaux ou pas, ça reste des buts. C'est un finisseur, un buteur qui a un profil différent», l'a aussi défendu le sélectionneur, alors que l'avant-centre est concurrencé par Ousmane Dembélé en attaque.
Pluie puis soleil
Les joueurs ont ensuite étrenné leur terrain d'entraînement de Glebovets, sous une pluie battante et l’œil de la presse.
Avec une scène cocasse pour commencer. Antoine Griezmann, ballon en main que lui a disputé Presnel Kimpembe, fut le premier à pénétrer sur la pelouse. Et derrière lui... plus personne ou presque: comme la pluie redoublait, plusieurs autres joueurs sont retournés illico au vestiaire enfiler des K-Way.
Au bout d'une demi-heure, le soleil est revenu. Les Bleus ont fait une opposition, encore une fois intense, sans gardien. La séance s'est achevée avec le chambrage des vainqueurs vis-à-vis des perdants, dont Kylian Mbappé, sorti boudeur.
Au menu de la semaine: travail technique et tactique, et moins physique. «Au départ, on est plus dans le volume et la charge de travail, et dans la dernière semaine dans l'affûtage: on réduit la quantité, on est plus sur la vitesse et l'explosivité», a avancé Deschamps.
Posté au cœur d'une forêt dense, parsemée de hameaux aux maisonnettes souvent en bois, ce terrain entouré de bâches blanches est protégé par une forte présence policière et un portique de sécurité.
Dans le vestiaire des Bleus, que l'AFP a pu voir en matinée, des pancartes aux couleurs de la FFF parent les murs. Les casiers sont noirs et les bancs rouges. Au centre se tient une table où est représenté un terrain de foot.
«Les lits sont confortables»
Le groupe connaît désormais les lieux qui lui serviront de cadre de vie jusqu'au plus tard possible. Ils avaient découvert dimanche leur hôtel, le Hilton Garden Inn Moscow New Riga, dans la bourgade de Kostrovo, près d'Istra, avec une cérémonie de bienvenue - notamment la tradition de la brioche trempée dans le sel et l'inévitable «Kalinka», cette ritournelle russe qui accélère.
Les portes des chambres sont personnalisées, avec le portrait des joueurs peinturluré. Et chacun a eu droit à une poupée russe à son effigie... plus ou moins : Sidibé a trouvé que la sienne ressemblait plutôt à son ex-coéquipier monégasque, le milieu brésilien Fabinho.
«On est bien installés, les lits sont confortables, j'ai bien dormi, donc c'est bon signe», a confié Griezmann aux supports FFF.
Le matin, les Bleus ont eu droit à une réunion d'information et une séance photo.
L'objectif reste l'Australie. Tous les téléviseurs de l'hôtel passaient d'ailleurs en boucle ses derniers matches, dès l'arrivée des Bleus.
Deschamps avait levé le voile dimanche sur TF1 concernant son onze de départ face à l'Australie, samedi prochain à Kazan, avec une titularisation «fort probable» de Paul Pogba, auteur d'un bon match contre les Américains après une prestation bien plus terne face aux Italiens.
Et «oui», l'entraîneur a toujours un onze en tête. Cela pourrait être celui aligné contre les Etats-Unis.