Le 5 juin 2017, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Égypte coupaient tous leurs liens avec le Qatar, l’accusant de soutenir le terrorisme.
Un an plus tard, et en dépit des tentatives de médiation répétées du Koweït, la situation reste tendue dans le Golfe. Doha et Abou Dhabi se sont accusés plusieurs fois d’incidents aériens, se renvoyant la responsabilité de violation de leurs espaces respectifs. Le Qatar a même annoncé avoir déposé plainte auprès de l'ONU après le survol illégal de son territoire par des appareils émiratis en décembre et janvier derniers.
Le Qatar, qui a refusé de fermer sa chaîne satellitaire Al Jazeera, comme le lui demandaient ses rivaux, s’est en outre rapproché de la Turquie et de l’Iran, qui l'aident pour ses importations de nourriture. En mai, le cheikh Tamim à même remercié le président Hassan Rohani d'avoir contribué à réduire l'impact du «siège» imposé à son pays par Riyad et ses alliés. De fait, Doha s'est vu privé de son unique frontière terrestre, et se trouve contraint d'importer toute ses marchandises par la mer, ce qui augmente considérablement les délais et les coûts.
Pour échapper à son isolement, le petit émirat a contracté d’importants contrats, notamment dans le domaine de l’armement, avec différentes puissances, dont Paris. Lors de la visite du président français Emmanuel Macron en décembre, des accords ont ainsi été signés à hauteur de 10 milliards d'euros, pour l'achat de 12 avions de combat Rafale et d'une cinquantaine d'Airbus A321. Dans cette course aux armements, Doha s'est également rapproché de Moscou. Un développement vu d’un mauvais œil par Riyad, qui a récemment menacé le Qatar d’une «action militaire» s’il ne renonçait pas à acquérir les missiles russes S-400, selon le quotidien Le Monde.