L’Arabie Saoudite et l’Égypte vont créer un fond commun de dix milliards de dollars pour construire une mégaville de mille kilomètres carrés dans le sud de la péninsule du Sinaï.
L'objectif du projet est de compenser les pertes dues à la baisse des revenus pétroliers des deux pays, en développant le tourisme et les habitations du futur. Le président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi a signé un accord de location à long terme d'un terrain avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, en visite au Caire du 4 au 6 mars.
Un projet colossal
La mégaville fera partie du projet colossal NEOM de 500 milliards de dollars lancé en 2017 par le prince héritier saoudien. Pour consolider son pouvoir dans le royaume wahhabite, il avait annoncé la construction d’une mégalopole ultramoderne de 26.500 kilomètres carrés qui s’étendra tout le long de la côte de la Mer Rouge. Ainsi, la Jordanie, l'Egypte et l'Arabie Saoudite contribuent au financement du projet.
Le prince héritier compte créer une ville utopique moderne et ouverte à l’international. Un lieu hors du commun, où le bien-être des habitants sera une priorité. Selon la brochure de NEOM, différents secteurs seront développés comme l’énergie et l’eau, la mobilité, les biotechnologies, la nourriture, les médias, le divertissement ou encore les technologies.
Comme le montre la vidéo promotionnelle, l’Arabie Saoudite veut attirer une clientèle occidentale.
Ce projet s'inscrit dans le cadre des relations très étroites nouées entre l'Arabie Saoudite et l'Egypte. En 2015, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait cédé la souveraineté de deux îles sur la Mer Rouge à son voisin de l’Est, une décision validée à l'occasion de la visite de Mohammed Ben Salmane en Egypte.
Cette visite intervient en pleine campagne électorale à trois semaines du prochain scrutin présidentiel égyptien. De cette manière, l'Arabie Saoudite montre son soutien au président sortant, grand favori de l'élection.