Lundi 23 avril, le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné Salah Abdeslam à vingt ans de prison pour tentative d'assassinat à caractère terroriste. Le terroriste a indiqué, lundi 14 mai, ne pas faire appel de cette décision.
Son complice, Sofiane Ayari, jihadiste tunisien de 24 ans, également reconnu coupable des mêmes faits, a écopé de la même peine.
C'est la première fois qu'un tribunal statuait sur le sort du seul membre encore en vie des commandos jihadistes qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015, faisant 130 morts.
Aucune explication
Lors du procès début février, où les deux prévenus répondaient notamment de «tentative d'assassinat sur plusieurs policiers dans un contexte terroriste», aucun d'eux n'avait voulu s'expliquer sur les faits.
Et Salah Abdeslam avait assumé, pour sa première apparition publique depuis son arrestation, un profil d'islamiste convaincu en défiant la justice dès l'ouverture des débats. Ce Français d'origine marocaine de 28 ans, ancien petit délinquant de la commune bruxelloise de Molenbeek, avait refusé de répondre aux questions, affirmant «placer sa confiance en Allah et c'est tout».
Il n'était pas revenu le second jour, laissant Ayari seul face aux juges.
Le 15 mars 2016, c'est lors d'une perquisition de routine dans un logement supposé vide - dans le cadre de l'enquête sur le 13 novembre -, que des policiers belges et français avaient été visés par des tirs d'armes automatiques rue du Dries à Forest, autre commune de Bruxelles. Quatre d'entre eux avaient été blessés, et un jihadiste algérien de 35 ans tué fusil en mains en couvrant la fuite d'Ayari et d'Abdeslam - dont les enquêteurs retrouveront rapidement une empreinte ADN sur les lieux.
Ce raid policier avait précipité la fin de la cavale de celui qui était alors l'homme le plus recherché d'Europe. Abdeslam avait été arrêté le 18 mars à Molenbeek avec Ayari.