Pour la première fois depuis son transfert, Salah Abdeslam a accepté ce vendredi 9 mars de répondre aux questions du juge d’instruction français chargé de l’enquête sur les attentats de Paris.
Le seul membre encore vivant des commandos du 13 novembre avait accepté d’être confronté à Ali Oulkadi, un ami accusé de l’avoir aidé dans sa cavale et mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat terroriste.
Selon les informations de France Inter, Salah Abdeslam a d’abord invoqué son droit au silence avant de finalement répondre à quelques questions. Ce, afin de dédouaner Ali Oulkadi.
Le soir du 13 novembre, Salah Abdeslam avait été récupéré en région parisienne par deux de ses proches, Mohammed Amri et Hamza Attou. Le lendemain, à son arrivée à Bruxelles, Salah Abdeslam avait rejoint Ali Oulkadi dans un café belge. Ce dernier avait été contacté auparavant par Hamza Attou. Ali Oulkadi avait ensuite conduit Salah Abdeslam jusqu’à l’appartement où avaient été fabriquées les ceintures explosives des attentats.
Face au juge d’instruction, Salah Abdeslam a expliqué n’avoir jamais sollicité l’aide d’Ali Oulkadi dans sa cavale. Le 14 novembre, «il ne pouvait pas savoir que j’étais l’ennemi numéro 1», a également souligné Salah Abdeslam. Il a également assuré qu’Oulkadi n’était jamais entré dans l’appartement qui avait abrité la cellule terroriste. Ce, alors que les enquêteurs ont retrouvé son ADN dans le logement.
Salah Abdeslam a ensuite refusé de s’exprimer davantage.
Muré dans le silence
Depuis son transfert de la Belgique vers la France, en avril 2016, c’est la première fois que le suspect-clé des attentats du 13 novembre accepte de parler au juge d’instruction. Début février, lors de son procès en Belgique, Salah Abdeslam avait refusé dès le premier jour d’audience de répondre aux questions. «Mon silence ne fait de moi ni un coupable ni un criminel, c’est ma défense», avait-il seulement déclaré.