Le gouvernement australien a annoncé qu'un demi-milliard de dollars australiens (soit 312 millions d'euros) sera consacré à la restauration et la protection de la Grande barrière de corail.
Le récif, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, est menacé par le réchauffement climatique mais aussi par les activités industrielles et agricoles. L'acanthaster pourpre, une étoile de mer dévoreuse de coraux appelée aussi «couronne d'épines» met également en danger la Grande barrière de corail.
«Il s'agit de l'investissement d'un seul tenant le plus important, destiné à protéger le récif, assurer sa viabilité et les 64.000 emplois qui en dépendent», a déclaré le Premier ministre Malcolm Turnbull dimanche.
6,4 milliards de dollars par an générés
Le récif, étendu sur environ 348.000 kilomètres carrés le long de la côte australienne, génère 6,4 milliards de dollars par an. «Nous voulons assurer l'avenir du récif pour le bénéfice de tous les Australiens, particulièrement ceux qui gagnent leur vie avec» le site, a ajouté le chef du gouvernement australien.
Une partie du fonds de 312 millions d'euros sera allouée à la lutte contre le changement climatique. Canberra avait déjà promis en janvier de consacrer deux millions de dollars australiens à la protection du site sur les dix prochaines années.
Les énergies fossiles en cause
Mais l'exécutif australien est très critiqué par les écologistes notamment pour avoir donné son feu vert au projet de mine géante du groupe indien Adani à proximité. Plus généralement, la forte dépendance de l'économie australienne aux énergies fossiles est régulièrement pointée du doigt.
D'autant que c'est un des facteurs qui conduit au réchauffement climatique et donc, par ricochet, au blanchissement des coraux - ces derniers expulsent les algues avec lesquelles ils ont une relation symbiotique, et qui leur donnent normalement couleur et énergie.
«Les scientifiques savent très bien ce qui tue le corail. C'est l'excès de chaleur qui provient de l'énergie fossile en train de brûler», a déclaré Bill McKibben, fondateur du mouvement international sur le climat 350.org. «Promouvoir simultanément la plus grande mine de charbon du monde tout en faisant semblant d'être préoccupé par le plus grand récif du monde constitue un exploit acrobatique que seule tenterait une classe politique cynique».