L'ex-président d'Arménie, Serge Sarkissian, récemment nommé Premier ministre, a appelé samedi au «dialogue politique» le chef de la contestation Nikol Pachinian, qui lui a répondu ne vouloir parler que du «départ» du chef du gouvernement.
Au neuvième jour de mobilisation contre sa nomination, M. Sarkissian s'est déclaré «très préoccupé par le déroulement des évènements politiques intérieurs». «Afin d'éviter des conséquences irréversibles, j'appelle le député Nikol Pachinian à s'asseoir à la table du dialogue politique et de la négociation», a-t-il dit dans une déclaration.
M. Pachinian a rapidement répondu qu'il était prêt à discuter, mais «seulement pour parler des conditions du départ» de son adversaire, selon des agences de presse.
Quelque 30.000 personnes, selon des journalistes sur place, ont manifesté vendredi à Erevan où la police a procédé à plus de 230 interpellations.
Le député Nikol Pachinian, 42 ans, qui mène la contestation, est un ancien journaliste et un opposant de longue date qui a brièvement été en prison après avoir déjà pris part à des mouvements de protestation contre Serge Sarkissian en 2008 qui avaient fait dix morts.
Les protestataires accusent Serge Sarkissian, qui vient d'achever son deuxième mandat présidentiel, de s'accrocher au pouvoir en se faisant élire Premier ministre par les députés.
Alors que la Constitution interdit au président d'effectuer plus de deux mandats, M. Sarkissian avait fait voter en 2015 une réforme controversée donnant l'essentiel des pouvoirs au Premier ministre.