Ameenah Gurib-Fakim, la présidente de l'île Maurice, a présenté sa démission ce samedi 17 mars. La cheffe d'Etat était accusée de corruption depuis plusieurs jours.
«La présidente a soumis sa démission dans l'intérêt national», a déclaré son avocat Me Yousouf Mohamed face à la presse. Dans une lettre adressée à la présidente de l'Assemblée nationale mauricienne, il a précisé qu'elle quittera son poste le 23 mars.
Ameenah Gurib-Fakim, une scientifique et biologiste de renommée mondiale et seule femme présidente d'Afrique, était empêtrée dans un scandale financier depuis deux semaines.
En effet, le 28 février dernier, le quotidien local L'Express avait révélé qu'elle avait «dépensé plusieurs centaines de milliers de roupies (environ 25.000 euros)» pour s'offrir des chaussures et des bijoux. Des effets personnels qu'elle avait payé avec la carte bancaire de l'ONG Planet Earth Institute. Cette fondation est, par ailleurs, financée par Alvaro Sobrinho, un milliardaire angolais controversé accusé de blanchiment et de détournement de plusieurs centaines de millions de dollars.
Suite à ces révélations, la présidente avait reconnu les faits, précisant qu'elle avait utilisé cette carte par «inadvertance» et qu'elle avait, par la suite, remboursé l'argent dépensé. Ce mercredi 14 mars encore, elle avait refusé de quitter son poste, déclarant qu'elle n'avait «rien à se reprocher et pouv[ait] apporter des preuves corroborantes». Selon les dires de son avocat, elle est désormais «soulagée» d'avoir présenté sa démission après ces événements «difficiles».