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Syrie : un haut responsable de l'ONU accuse Damas de planifier «l'apocalypse»

Vue de destructions dans la ville de Douma, dans la partie rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, le 5 mars 2018 [AMER ALMOHIBANY / AFP] La ville de Douma, dans la partie rebelle de la Ghouta orientale, ravagée par les bombardements. [AMER ALMOHIBANY / AFP]

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a accusé le régime syrien de planifier «l'apocalypse» dans son pays, ajoutant que le conflit était entré dans une nouvelle «phase d'horreur».

«Ce mois-ci, c'est la Ghouta orientale qui est décrite par le secrétaire général (de l'ONU) comme un enfer sur terre. Le mois prochain ou le suivant, ce sera dans un autre endroit que les gens feront face à l'apocalypse, une apocalypse voulue, planifiée et exécutée par des individus travaillant pour le gouvernement, apparemment avec le soutien absolu de certains de leurs alliés étrangers», a dénoncé Zeid Ra'ad al Hussein lors de la présentation de son rapport annuel à Genève.

Le régime syrien a poursuivi mardi ses frappes aériennes contre la partie rebelle de la Ghouta orientale, tuant neuf civils, et ses forces ont continué leur percée rapide dans la partie rurale de l'enclave assiégée.

Des bombardements intenses ont notamment eu lieu durant la période de trêve quotidienne, instaurée la semaine dernière par Moscou, grand allié de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)

«La trêve de Poutine s'est achevée (mardi) car les bombardements n'ont pas cessé» dans la Ghouta orientale durant la période concernée (07H00- 12h00 GMT), a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

La veille au soir, un convoi humanitaire entré dans l'enclave rebelle avait dû abréger sa mission de distribution d'aides en raison de bombardements dans le secteur de Douma, également visé mardi par des frappes.

Dans cette grande ville de la Ghouta orientale, les paysages de destruction dominent, selon un correspondant de l'AFP. Les scènes de désolation - avec des bâtiments réduits en montagnes de décombres - se répètent également à Hammouriyé, cible de bombardements nocturnes intenses, d'après un autre correspondant de l'AFP. Au gré des accalmies, quelques habitants terrés dans des sous-sols sont sortis en matinée de leurs abris pour inspecter les lieux et l'état de leurs habitations.

M. Abdel Rahmane a indiqué à l'AFP que les localités de Saqba et Hammouriyé étaient visées par «des raids et des barils d'explosifs» et que «dix raids» avaient touché celle de Jisrine, tuant «neuf civils et blessant une quarantaine». Un enfant est mort, en parallèle, dans la petite localité de Hazeh. «D'autres localités dont Douma» ont également été visées par des raids aériens, a-t-il ajouté.

Près de 800 civils tués

Le régime syrien mène depuis le 18 février une offensive d'une rare intensité sur le fief rebelle dans la Ghouta orientale, où les bombardements ont tué plus de 790 civils, dont au moins 175 enfants, d'après l'OSDH. Au moins 86 civils, selon l'OSDH, ont été tués lundi par ce pilonnage des forces prorégime, également lancée dans une offensive au sol pour reconquérir cette enclave où quelque 400.000 habitants vivent assiégées depuis 2013.

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