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Syrie : le chef de l'ONU demande que la trêve soit «immédiatement appliquée»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devant le Conseil des droits de l'homme, le 26 février 2018 à Genève [Jean-Guy PYTHON / AFP] Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devant le Conseil des droits de l'homme, le 26 février 2018 à Genève [Jean-Guy PYTHON / AFP]

Le chef de l'ONU a exigé lundi 26 février que la trêve de trente jours décidée samedi par le Conseil de sécurité soit «immédiatement appliquée» alors que les raids aériens du régime se poursuivaient lundi sur l'enclave assiégée de la Ghouta orientale.

«Je me félicite de l'adoption» de la résolution adoptée samedi à l'unanimité par le Conseil de sécurité mais «j'attends que cette résolution soit immédiatement appliquée [...] pour que l'aide et les services humanitaires puissent être fournis immédiatement, pour évacuer ceux qui sont gravement malades et les blessés, pour que l'on puisse alléger les souffrances du peuple syrien», a déclaré à Genève le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devant le Conseil des droits de l'homme.

«Les efforts de lutte contre le terrorisme n'ont jamais la primauté», a-t-il estimé, alors que l'Iran, grand allié du régime syrien, a affirmé dimanche que l'offensive contre des groupes «terroristes» allait se poursuivre dans la Ghouta, fief rebelle assiégé.

Des bébés soignés dans un hôpital de campagne après des accusations d'attaque chimique par le régime sur la région de Chifouniyé dans la Ghouta orientale, le 25 février 2018 [HAMZA AL-AJWEH / AFP]
Des bébés soignés dans un hôpital de campagne après des accusations d'attaque chimique par le régime sur la région de Chifouniyé dans la Ghouta orientale, le 25 février 2018

«Abattoirs d'êtres humains»

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a jugé qu'il fallait «rester prudent» sur la situation en Syrie «car les raids aériens se poursuivent». Il a également dénoncé des «abattoirs d'êtres humains» en Syrie, tout comme en République démocratique du Congo, au Burundi, au Yémen et en Birmanie.

Il a ensuite accusé les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU d'être «responsables de la poursuite de tant de souffrances», à travers l'utilisation du droit de veto. Estimant que la France et la Grande-Bretagne faisaient un usage restreint de ce droit, M. Zeid a appelé la Chine, la Russie et les Etats-Unis à «les rejoindre et à mettre fin au recours pernicieux du veto».

Photo prise le 25 février 2018 montrant un homme marchant dans une rue de la ville de Douma au milieu de voitures détruites et immeubles endommagés après des raids aériens du régime syrien sur la Ghouta orientale, une enclave rebelle près de Damas bombardée par le régime syrien [HAMZA AL-AJWEH / AFP]
Photo prise le 25 février 2018 montrant un homme marchant dans une rue de la ville de Douma au milieu de voitures détruites et immeubles endommagés après des raids aériens du régime syrien sur la Ghouta orientale, une enclave rebelle près de Damas bombardée par le régime syrien

«Il est temps de mettre un terme à cet enfer sur terre»

Dans la résolution adoptée à l'unanimité samedi après de longues négociations, le Conseil de sécurité demande la mise en place d'un cessez-le-feu de trente jours en Syrie pour permettre la distribution d'aide humanitaire et l'évacuation des blessés. «Les résolutions du Conseil de sécurité n'ont un sens que si elles sont effectivement respectées», a relevé M. Guterres. «La Ghouta orientale, en particulier, ne peut pas attendre. Il est temps de mettre un terme à cet enfer sur terre», a-t-il insisté, soulignant que «les Nations unies sont prêtes à faire ce qu'elles doivent».

Au moins dix civils ont été tués lundi en Syrie dans la Ghouta orientale, dans de nouveaux raids aériens et des tirs de roquettes du régime, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Omar, un garçon de 10 ans blessé dans un raid aérien qui a tué plusieurs membres de sa famille, reçoit des soins dans un hôpital de fortune dans la Ghouta orientale, une enclave rebelle près de Damas bombardée par le régime syrien le 25 février 2018 [AMER ALMOHIBANY / AFP]
Omar, un garçon de 10 ans blessé dans un raid aérien qui a tué plusieurs membres de sa famille, reçoit des soins dans un hôpital de fortune dans la Ghouta orientale, une enclave rebelle près de Damas bombardée par le régime syrien le 25 février 2018

Et dimanche, au moins vingt-cinq civils, dont sept enfants, ont été tués dans des frappes aériennes de la coalition internationale visant le dernier réduit de Daesh dans l'est de la Syrie, toujours selon l'OSDH. Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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