Plus des deux tiers des pays de la planète sont corrompus, selon le rapport annuel de Transparency International. L'organisation a souligné le manque d’efforts de la majorité des pays dans la monde pour mettre fin à la corruption.
Les 180 pays étudiés ont été classés sur une échelle de 0 à 100, où 0 est un pays fortement corrompu et 100 un pays sain. La Nouvelle-Zélande et le Danemark ont obtenu les meilleures notes et se classent au premier rang avec des scores respectifs de 89 et 88.
Les derniers pays du classement sont la Syrie, le Soudan du Sud et la Somalie qui ont obtenu des scores de 14, 12 et 9.
L’Europe de l’Ouest est la région la plus vertueuse (66/100) tandis que l’Afrique subsaharienne (32/100), l’Europe de l’Est et l’Asie centrale (34/100) sont des régions fortement touchées par la corruption.
Malgré ces mauvais scores, le rapport indique que depuis 2012, plusieurs pays ont amélioré leur score, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Royaume-Uni. A l’inverse, la Syrie, le Yémen et l’Australie ont décliné.
La France fait des efforts contre la corruption
La France se situe au 23e rang, le même que l’année dernière. Le pays des droits de l’homme obtient un score de 70 sur 100. Le rapport souligne les efforts du pays et les lois mises en place, notamment depuis l’affaire Cahuzac en 2013, ancien ministre du Budget, condamné pour des comptes cachés à l’étranger, montages sophistiqués et mensonges.
L’organisation a cité notamment trois lois mises en place depuis cette affaire : la loi de 2013 relative à la transparence de la vie publique, la loi «Sapin II» adoptée en 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique et les deux lois de septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique.
La France doit «tirer les leçons des récents scandales»
Mais adopter une loi pour lutter contre la corruption dès qu’un scandale éclate «ne saurait constituer une réponse satisfaisante (…) à la crise de confiance que traverse notre démocratie», a expliqué Transparency France
L’ONG anticorruption encourage le pays à prendre des mesures pour l’indépendance de la justice, le non cumul des mandats dans le temps, la prévention de la corruption dans les collectivités et le financement de la vie politique.
«La France doit tirer les leçons des récents scandales qui minent notre démocratie en mettant en place les garde-fous nécessaires pour anticiper d’éventuels manquements et recréer un lien de confiance entre les citoyens et leurs représentants», a écrit Laurène Bounaud, Déléguée générale de Transparency France, dans un communiqué publié le 21 février.
Liberté de la presse et corruption
Les auteurs du rapport montrent un lien entre la corruption et la liberté de la presse. Les résultats indiquent que les pays où les journalistes et les organisations non gouvernementales (ONG) sont les moins protégées sont aussi ceux avec un score très bas. En effet, chaque semaine, un journaliste est tué dans un pays corrompu.
«Aucun activiste ou journaliste ne devrait craindre pour sa vie lorsqu’il s’élève contre la corruption», a souligné Patricia Moreira, une des dirigeantes de l’ONG, citée dans le communiqué. Etant donné la répression contre la société civile et les médias dans le monde, nous devons faire plus pour ceux qui parlent».
L’analyse montre que ces six dernières années, plus de neuf journalistes sur dix ont été tués dans des pays où le score est inférieur ou égal à 45.
Ce classement a été réalisé grâce aux données collectées par 12 organismes internationaux, dont le Forum économique mondial, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.