Un projet de loi récent fait débat en Islande. Le pays envisage d'interdire la circoncision à but non médical.
Quiconque la pratiquerait pourrait encourir une peine de six ans de prison, relaye le journal britannique The Guardian.
A en croire le texte, qui est actuellement à l’étude au parlement islandais, la circoncision serait contraire à la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant. Il fait même un parallèle avec la mutilation génitale des jeunes femmes, déjà interdite dans la plupart des pays européens.
«Le rituel qu’ont en commun le judaïsme et l’islam est peut-être en train de devenir le nouveau terrain d’affrontement sur la liberté religieuse», avance The Guardian. Nos confrères expliquent que «les opposants à cette loi affirment qu’elle rendrait la vie impossible en Islande pour les juifs et les musulmans». En effet, le texte avance que les garçons qui souhaiteraient être circoncis pour des raisons culturelles ou religieuses devraient d'abord atteindre «un âge auquel ils comprennent ce que cet acte implique».
«Une mesure très grave»
Selon le quotidien britannique, en Europe les autorités religieuses voient ce projet de loi d'un mauvais oeil et craignent que d’autres pays emboîtent le pas à l’Islande. Le cardinal Reinhard Marx, président de la Commission des épiscopats de la communauté européenne, a par exemple fustigé une «attaque dangereuse» contre la liberté religieuse : «Criminaliser la circoncision est une mesure très grave, qui soulève une profonde inquiétude.»
Les communautés juives et musulmanes d’Islande, qui compteraient chacune 250 et 1.500 membres, seraient les premières touchées par cette mesure. «Si la circoncision est interdite, cette pratique entrera dans la clandestinité ou les minorités religieuses iront les faire, voire déménageront, dans des pays où cela est possible», préviennent certaines communautés.