La Cour constitutionnelle espagnole a annoncé samedi avoir suspendu l'investiture comme président de Catalogne de Carles Puigdemont, exilé en Belgique alors qu'il fait l'objet de poursuites judiciaires en Espagne.
«La Cour constitutionnelle a décidé à l'unanimité de suspendre provisoirement l'investiture de Puigdemont sauf s'il se présente en personne au parlement (régional), muni d'une autorisation judiciaire préalable», indique le communiqué diffusé par la Cour à l'issue d'une longue réunion des douze magistrats.
C'est le chef du gouvernement Mariano Rajoy qui avait déposé un recours devant la Cour pour empêcher l'actuel président du parlement catalan de proposer Carles Puigdemont comme candidat à la présidence de la Generalitat.
Mercredi, l'indépendantiste catalan avait assuré envisager un retour en Catalogne pour y être de nouveau investi président après trois mois d'exil volontaire en Belgique, ce qu'a encouragé le chef du parlement catalan.
«L'investiture idéale serait en (ma) présence», a déclaré Carles Puigdemont à des journalistes à Bruxelles, assurant que «la possibilité existe». Or le ministre espagnol de l'Intérieur avait assuré mardi, que les forces de l'ordre étaient sur le qui-vive pour empêcher que M. Puigdemont puisse rentrer incognito en Espagne.
M. Puigdemont - visé par un mandat d'arrêt pour «rébellion», «sédition» et «malversation de fonds» pour son implication dans la tentative de sécession du 27 octobre -, serait arrêté s'il foulait le sol espagnol.
La session d'investiture du président catalan doit commencer le 31 janvier au plus tard. Le président de parlement catalan, Roger Torrent, s'est rendu à Bruxelles pour s'entretenir avec les cinq élus séparatistes - dont M. Puigdemont - qui y sont installés et échappent ainsi aux poursuites de la justice espagnole.
«Il a tous les droits d'être investi»
M. Torrent a longuement défendu M. Puigdemont : «Il a tous les droits d'être investi», a dit cet élu indépendantiste qui avait promis lors de sa prise de fonctions, d'oeuvrer pour la «réconciliation» dans sa région divisée sur le thème de la sécession. «Je suis déterminé à défendre les droits fondamentaux (des cinq députés) car c'est aussi défendre les droits des citoyens de Catalogne», a-t-il ajouté, en qualifiant M. Puigdemont «d'autorité numéro 1 en Catalogne» et de «président» de l'exécutif catalan.
Les indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges au parlement lors des élections du 21 décembre en Catalogne.