Le parquet espagnol a affirmé qu'il demanderait un nouveau mandat d'arrêt international contre Carles Puigdemont si le dirigeant séparatiste se rend au Danemark lundi, comme il l'avait annoncé.
En exil volontaire en Belgique, poursuivi par la justice espagnol après la tentative avortée d’indépendance, l'ex-président destitué de la Catalogne a déclaré qu'il participerait lundi à un débat organisé par l'université de Copenhague, intitulé «La Catalogne et l'Europe à la croisée des chemins de la démocratie ?».
En décembre, les mandats d'arrêt internationaux visant le président destitué et quatre autres anciens ministres-conseillers catalans réfugiés à Bruxelles avaient été abandonnés. Actuellement, Carles Puigdemont risque l'arrestation uniquement s'il foule le sol espagnol.
Mais Madrid ne relâche pas la pression. Si Carles Puigdemont se rend au Danemark, le parquet espagnol «agira immédiatement pour demander au juge d’instruction de la Cour suprême d’activer le mandat européen d’arrêt», selon un communiqué publié dimanche. Avec un nouveau mandat d'arrêt international, les autorités judiciaires danoises devront alors procéder à son arrestation.
Une visite danoise en pleines négociations pour la présidence de la Catalogne
Après les élections du 21 décembre, les indépendantistes ont retrouvé une majorité absolue en sièges au Parlement, avec 70 élus sur 135. À Barcelone, le président de l'assemblée catalane, Roger Torrent, doit décider lundi s'il présente la candidature de Carles Puigdemont à la présidence exécutive de la région. S'il l'officialise, un débat suivi d'un vote sera organisé à la chambre à la fin du mois.
Le président destitué en octobre dernier est le seul candidat au poste de président régional, après un accord entre sa formation Ensemble pour la Catalogne et l'autre grand parti séparatiste Gauche républicaine de Catalogne (ERC).
Même à plus de 1.300 kilomètres de Barcelone, M. Puigdemont a assuré pouvoir diriger la région. Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, a d'ores et déjà averti qu'il s'y opposerait. Les services juridiques du parlement ont également jugé une telle investiture contraire à la Constitution.
Si les élus indépendantistes s'obstinent à ignorer les avertissements des juristes, ils s'exposeront à la saisine de la Cour constitutionnelle par le gouvernement. Cette cour pourrait alors suspendre leur vote, leur imposant indirectement de trouver un nouveau candidat, voire d'organiser de nouvelles élections.