La chancelière allemande Angela Merkel a relancé, ce dimanche 7 janvier, des discussions préliminaires entre son parti, la CDU, et les socio-démocrates du SPD, en vue d’une éventuelle coalition.
Les deux blocs ont jusqu’à jeudi pour déterminer s’ils sont susceptibles de gouverner ensemble, auquel cas une nouvelle phase de négociations serait programmée. Mais en dépit de la bonne volonté affichée de part et d’autre, les pourparlers de cette semaine s’annoncent tendus.
Conservateurs et socio-démocrates ont en effet d’importants désaccords, notamment sur la question migratoire. Alors que la CDU, sous la pression de son allié bavarois la CSU, plaide pour un durcissement de la politique d’asile, le SPD veut au contraire l’assouplir et favoriser le rapprochement familial.
Les deux partis s’opposent également sur l’Europe, avec d’un côté des socio-démocrates enthousiasmés par les projets de réformes de l’UE portés, en France, par Emmanuel Macron, et de l’autre, des conservateurs plus sceptiques.
Enfin, la question de participer à une nouvelle grande coalition divise les militants du SPD, après leur expérience au sein du gouvernement sortant (2013-2017). Certains y voient en effet la cause de leurs mauvais résultats aux législatives de septembre dernier, et pensent qu'ils seraient plus utiles dans l'opposition.
Or, en cas d'accord préliminaire avec la CDU, le parti devrait obtenir l'accord de ces militants, qui se réuniront en congrès le 21 janvier, pour poursuivre le processus.
Une coalition avec le SPD est pourtant le seul espoir d'Angela Merkel, après l'échec des négociations préparatoires de la CDU avec les libéraux et les verts.
En l'absence d'accord jeudi, la chancelière devrait composer un gouvernement conservateur minoritaire ; ce à quoi elle est opposée... À moins que le président, Frank-Walter Steinmeier, ne décide de convoquer de nouvelles élections.