Après la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué dans un bombardement américain en Irak, les Gardiens de la Révolution ont appelé à venger la mort de celui qui était l'un de leurs chefs, laissant craindre une escalade militaire. Bras armé de l'ayatollah Khamenei, ces soldats d'élite sont connus pour avoir réprimé dans le sang plusieurs manifestations et pour leur rôle dans plusieurs conflits.
Une création de l'ayatollah Khomeiny
Le corps des Gardiens de la Révolution (CGRI), également appelé Pasdarans, constitue à lui seul un véritable pouvoir en Iran. Son rôle ne se cantonne pas au statut d’armée d’élite, les Gardiens s’étant infiltrés dans les domaines politiques et économiques du pays et même au-delà des frontières de l’Iran.
C’est en mai 1979 que l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, créé, en plus de l’armée régulière, le corps des Pasdarans. Placés sous les ordres directs du guide suprême, ces derniers ont pour mission de protéger le régime et de «sauvegarder les acquis de la Révolution en luttant contre l’ennemi intérieur et extérieur».
Un statut qui permet aux Gardiens de la Révolution de réprimer par la force toute tentative d’opposition au pouvoir. Preuve en est : les manifestations sont régulièrement réprimées dans le sang.
A la tête d'un empire économique
Outre leur rôle paramilitaire, les Pasdarans jouent également des rôles politiques et économiques. Nombreux sont les Gardiens qui occupent des postes clés au sein des ministères, des administrations et même du Majlis (le Parlement iranien). L’ancien président Mahmoud Ahmadinejad (de 2005 à 2013) était d’ailleurs un ancien membre de l’unité.
Economiquement, le CGRI s’appuie sur un empire colossal (ingénierie, construction, pétrochimie, télécommunications…). Notamment à travers la holding Khatam al-Anbia, créée à la sortie de la guerre contre l’Irak (1988), qui leur permet de remporter des centaines de contrats chaque année. Selon la Fondation d’Etudes pour le Moyen-Orient (FEMO), les Pasdarans contrôleraient aujourd’hui pas moins de 60% de l’économie iranienne.
Un but idéologique
Les Gardiens de la Révolution ont également pour objectif d’exporter l’idéologie de la Révolution islamique dans le monde. A ce titre ont été fondées les Forces Qods (une unité dans l’unité) qui agissent à l’extérieur de l’Iran. Ces milices sont présentes en Syrie, où elles soutiennent le régime de Bachar al-Assad, en Irak, ou encore au Liban à travers le Hezbollah. Les Forces Qods disposent de tous les moyens et seraient impliquées dans les exactions et même des attentats.