![Des Péruviens manifestent contre la grâce accordée par le président Pedro Pablo Kuczynski à l'ex-président Alberto Fujimori, le 25 décembre 2017 à Lima [Juan Vita / AFP]](http://static.cnews.fr/sites/default/files/directmatin/image_placeholder_rect_basic.gif "Des Péruviens manifestent contre la grâce accordée par le président Pedro Pablo Kuczynski à l'ex-président Alberto Fujimori, le 25 décembre 2017 à Lima [Juan Vita / AFP]")
L'ex-président péruvien Alberto Fujimori a demandé ce mardi «pardon» pour les actes commis par son gouvernement entre 1990 et 2000.
Plus de cinq mille Péruviens avaient manifesté lundi soir à Lima, malgré les fêtes de Noël, pour dénoncer la grâce accordée à l'ex-président Alberto Fujimori et exiger la démission de l'actuel chef de l'Etat, qu'ils accusent d'avoir négocié politiquement cette mesure.
«Dehors, dehors PPK!» (acronyme et surnom du président Pedro Pablo Kuczynski, ndlr), ont scandé les manifestants descendus dans la rue à la tombée de la nuit après des appels relayés sur les réseaux socaux.
D'importantes forces de l'ordre avaient été déployées dans les rues de la capitale péruvienne pour empêcher les manifestants de rejoindre la clinique où Alberto Fujimori a été hospitalisé samedi pour arythmie et tension artérielle basse, et devant laquelle des centaines de ses sympathisants étaient massés pour fêter sa remise en liberté.
![Des Péruviens manifestent contre la grâce accordée par le président Pedro Pablo Kuczynski à l'ex-président Alberto Fujimori, le 25 décembre 2017 à Lima [Martin BERNETTI / AFP]](http://static.cnewsmatin.fr/sites/default/files/styles/image_630/public/ab3810431b65ddbecf354956aaa88edc8c109e49.jpg?itok=SF8ZcA19)
Des affrontements ont néanmoins éclaté en soirée entre manifestants et policiers, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de leurs matraques pour disperser la foule, blessant un cameraman de la télévision nationale, hospitalisé pour des examens médicaux.
Selon son médecin traitant, le Dr Alejandro Aguinaga, Alberto Fujimori était toujours en unité de soins intensifs. Il souffre de "plusieurs pathologies dégénératives comme une fibrillation auriculaire, c'est un problème qui va en s'accentuant dans le coeur", a-t-il précisé.
![Alberto Fujimori le 25 octobre 2013 devant la justice à Ate, à 16 km à l'est de Lima [Cris BOURONCLE / AFP/Archives]](http://static.cnewsmatin.fr/sites/default/files/styles/image_630/public/885f8b248278ad75844f52209298ab1077b13e38.jpg?itok=G5zFC8zQ)
Président de 1990 à 2000, M. Fujimori, 79 ans et d'origine japonaise, purgeait depuis 2007 une peine de vingt-cinq ans de prison pour corruption et crimes contre l'humanité pour avoir commandité l'assassinat de 25 personnes aux mains d'un escadron de la mort durant la guerre contre les guérilleros du Sentier lumineux (extrême gauche maoïste).
Dimanche, Pedro Pablo Kuczynski lui a accordé une grâce "humanitaire", alors qu'il s'était engagé durant sa campagne électorale de 2016 à ne pas le libérer.
Selon de récents sondages, 65% des Péruviens étaient favorables à une amnistie de l'ancien chef de l'Etat, figure qui déchaîne toujours les passions au Pérou.