Emmanuel Macron et Angela Merkel ont appelé samedi les parties, face à l'accroissement «récent et inacceptable des violations du cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine», à «prendre leurs responsabilités» et «mettre en oeuvre le plus tôt possible» les accords, selon un communiqué diffusé par l'Elysée.
«Réaffirmant leur soutien au plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine», le président français et la chancelière allemande «soulignent qu’il n’y a pas d’autre solution qu'un règlement exclusivement pacifique du conflit» et «réaffirment leur attachement à la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk».
Les parties doivent, demandent-ils, «prendre leurs responsabilités» et «mettre en oeuvre le plus tôt possible les décisions déjà agréées afin d'alléger les souffrances des populations les plus affectées par la situation actuelle». Macron et Mme Merkel réclament notamment l'application «sans délai» de «l'accord intervenu au Groupe de contact trilatéral pour libérer jusqu'à 380 prisonniers détenus de part et d'autre de la ligne de contact», qui constituerait «une avancée majeure dans la mise en oeuvre» de ces accords de Minsk.
Poursuivre les efforts
«Ils encouragent également les parties à poursuivre leurs efforts en vue de faciliter l'échange de tous les prisonniers restants, de permettre l'accès du CICR à tous les détenus et de faciliter les recherches des personnes disparues par le CICR», poursuit le communiqué.
Les deux dirigeants «appellent également au retour des officiers russes au sein du Centre conjoint de contrôle et de coordination (JCCC), qui joue un rôle très important dans le soutien des observateurs de l'OSCE et dans le suivi des accords de cessez-le-feu». L'Union européenne a prolongé cette semaine, pour six mois, de lourdes sanctions économiques décrétées contre la Russie pour son implication présumée dans le conflit qui déchire l'est de l'Ukraine depuis plus de trois ans et demi.
Elles avaient été décidées à l'été 2014, au plus fort de la crise ukrainienne, quelques mois après l'annexion de la Crimée par la Russie, suivie par l'offensive de rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine. Le conflit, qui a récemment connu un regain de violences, a fait plus de 10.000 morts. Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir les rebelles séparatistes, notamment en leur fournissant des armes, ce que Moscou dément catégoriquement.
Moscou accuse Washington d'inciter à un «nouveau bain de sang»
La Russie a accusé samedi les Etats-Unis de favoriser l'apparition d'un «nouveau bain de sang» dans l'est de l'Ukraine, après le renforcement annoncé par Washington des capacités défensives de Kiev. Cette déclaration intervient au moment où une nouvelle trêve est entrée en vigueur samedi à minuit dans cette région ukrainienne en proie à un conflit armé entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses, en vue des fêtes de la fin de l'année.
«Aujourd'hui, les Etats-Unis entraînent (les autorités ukrainiennes) vers un nouveau bain de sang», a affirmé dans un communiqué un vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. «Les armes américaines peuvent provoquer de nouvelles victimes chez notre voisin», s'est-il alarmé.
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient muscler leur aide à l'Ukraine en matière de défense, afin que Kiev puisse assurer la «souveraineté» de son territoire et «bâtir sa défense sur le long terme». Riabkov les a accusés de «franchir une ligne» et d'encourager une reprise du conflit dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.