Le patron d'Airbus Tom Enders a assuré mardi à l'AFP que son mandat à la tête d'Airbus «court jusqu'en avril 2019» et que toute décision sur son avenir relève du conseil d'administration et de lui-même, après des informations selon lesquelles il ne briguerait pas de troisième mandat.
«La décision sur mon avenir en tant que président exécutif d'Airbus n'est prise ni par la presse française ou le gouvernement français, ni par aucun gouvernement», a affirmé le patron du constructeur européen dans une déclaration à l'AFP.
«Elle est prise soit par le conseil d'administration (...) soit par moi-même et idéalement par un consensus entre le conseil et moi-même. Mon actuel mandat court jusqu'en avril 2019 et c'est le calendrier sur lequel je travaille», a-t-il ajouté.
Le Figaro a affirmé mardi soir sur son site internet que Tom Enders ne briguerait pas un troisième mandat. «Tom a informé l'Élysée très récemment qu'il ne briguerait pas un troisième mandat», indique le quotidien sans dévoiler la nature de sa source. Selon le journal, le dernier conseil d'administration du groupe en 2017 (qui se tiendra jeudi, ndlr) doit entériner la non-reconduction du dirigeant allemand à la tête du groupe à l'issue de son mandat.
«Aucune décision n'a été prise, ce que nous voyons dans la presse française n'est que pure spéculation», a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Airbus en réaction à cet article, sans autre commentaire. Sollicité par l'AFP, l'Elysée n'a «pas fait de commentaire».
D'autres départs ?
Le quotidien affirme aussi que ce départ entraînera celui du numéro deux du groupe, Fabrice Brégier, directeur général délégué (COO) et président d'Airbus aviation commerciale. Les administrateurs ont prévu d'officialiser ce départ en février 2018, croit encore savoir le quotidien, qui estime que le patron d'Airbus est «fragilisé par des enquêtes pour soupçon de corruption en Europe contre Airbus».
Airbus est sous le coup d'investigations du Parquet national financier (PNF) en France et du Serious fraud office (SFO) en Grande-Bretagne pour des irrégularités sur des transactions, faits qu'il avait lui-même dénoncés en 2016. Il est aussi visé par deux autres enquêtes en Autriche et en Allemagne autour de la vente d'avions de combat de type Eurofighter à Vienne. Selon le parquet général de Munich, la justice allemande dispose «de peu de preuves de corruption».
En Autriche, Tom Enders figure parmi les personnes visées par l'enquête sur la vente des 18 avions de combat Eurofighter en 2003. A l'époque, il dirigeait la branche défense du groupe Airbus. Dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt publié à la mi-octobre, le patron d'Airbus avait assuré qu'il ne «s'accrocherait pas» à la tête du groupe, tout en jugeant que le moment de partir n'était pas venu.
«Pour moi deux choses comptent. D'abord qu'est-ce qui est mieux pour l'entreprise, et ensuite comment protéger ma réputation et mon intégrité ?», avait-il dit lors de cette interview diffusée par le quotidien allemand des affaires. «Je ne m'accroche pas à mon job. Vous pouvez compter sur une chose: si je ne fais plus partie de la solution, alors j'espère m'en rendre compte et tirer les conséquences qui s'imposent. Mais on n'en est pas là», avait-il ajouté.
Lors de l'assemblée générale d'Airbus en avril 2017, Tom Enders avait laissé entendre qu'il était prêt pour un nouveau mandat à la tête du constructeur aéronautique. Tom Enders, aux commandes depuis juin 2012, effectue actuellement son deuxième mandat à la tête du groupe.