Après les mises en garde de la communauté internationale, nombre de personnalités se mobilisent pour défendre la minorité musulmane opprimée.
Enfin, les regards se tournent vers la Birmanie. D’un côté avec les célébrités sur le terrain, qui partent à la rencontre des réfugiés rohingyas, vivant dans une misère noire au Bangladesh.
De l’autre, le pape qui s’entretient avec la leader birmane Aung San Suu Kyi. Deux actions, comme des coups de projecteurs nécessaires, qui participent d’une prise de conscience du sort de ces 620 000 apatrides, victimes de massacres et de viols collectifs depuis des années.
Une mobilisation sans précédent
Le pape François s’était déjà ému à plusieurs reprises, depuis son élection en 2013, de la situation des Rohingyas. Le souverain pontife a utilisé la voie diplomatique et le poids de son autorité morale, pour marteler que le «respect de tout groupe ethnique ou de son identité» devait être exigé, faisant là une claire allusion à la minorité musulmane opprimée.
C’est dans ce même objectif de sensibilisation que s’est officiellement lancée hier la mobilisation «Love army» sur les réseaux sociaux, initiée par la star de Youtube Jérome Jarre.
Une opération, menée de concert avec d’autres figures d’internet comme Mister V, Seb la Frite ou Jhon Rachid, qui entend lever des fonds pour acquérir des biens de première nécessité pour les Rohingyas et à toucher la jeune génération qui les suit massivement sur les réseaux sociaux.
Brut est au Bangladesh avec la "Love Army". Voici leur combat pour les Rohingyas. #LoveArmyForRohingya pic.twitter.com/VGDrApYyfQ
— Brut FR (@brutofficiel) 28 novembre 2017
Autre visage emblématique de cette campagne, la personnalité préférée des Français Omar Sy, qui s’est rendu sur des camps de fortune, pour échanger avec les réfugiés et demander aux internautes d’agir.
Sur twitter, la «Love army» a également sollicité de nombreux leaders, dont Recep Tayip Erdogan, qui a répondu que la Turquie viendrait en aide aux Rohingyas. Mais, les stars de Youtube ne sont pas les premiers à alerter du sort des Rohingyas. Depuis la recrudescence des violences à leur encontre fin août, la communauté internationale se mobilise en effet pour sommer la Birmanie de mettre un terme au massacre.
Divers prix Nobel, dont Malala et Desmond Tutu, et l’ONU, par la voix de son secrétaire général António Guterres, ont exhorté la dame de Rangoun à l’action.
Un problème insoluble ?
Malgré cet élan de solidarité, le sort des Rohingyas risque de ne pas évoluer sur le long terme. Si Aung San Suu Kyi a dit hier sa volonté de promouvoir les «droits pour tous» en Birmanie, le chef de l’armée a, pour sa part, nié toute discrimination religieuse et ethnique.
De fait, le régime militaire reste inflexible, et légitime ces violences par la supposée présence sur son sol de terroristes islamistes.
Quant au Bangladesh voisin, qui recueille les réfugiés, il reste dépassé. Il a ainsi opté hier pour l’aménagement d’une île déserte du golfe du Bengale pour y parquer les Rohingyas. Un projet éminemment controversé, déjà décrié par les défenseurs des droits de l’homme.