Les élections régionales du 21 décembre en Catalogne, devront permettre de "ratifier" la volonté des Catalans de vivre dans un Etat indépendant, a déclaré samedi en Belgique le président destitué de cette région Carles Puigdemont en présentant sa liste.
Lors du référendum d'autodétermination du 1er octobre, «nous les Catalans avons démontré au monde que nous avons la capacité et la volonté de devenir un Etat indépendant. Et le 21 (décembre ndlr) nous devons le ratifier», a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy avait affirmé, le 17 novembre, qu'il se plierait à la décision de la justice belge sur l'exécution du mandat d'arrêt européen émis par son pays à l'encontre du président catalan déchu Carles Puigdemont, en exil à Bruxelles.
«Je fais confiance au pouvoir judiciaire et, par-dessus tout, je respecte et me conforme à ses décisions (...) Si nous commençons à remettre cela en question, je ne pense pas que nous serons sur la bonne voie», a répondu M. Rajoy à une question sur le sujet, en marge d'un sommet européen à Göteborg, en Suède, consacré aux questions sociales.
Le parquet belge a demandé, vendredi, à la justice de mettre en oeuvre le mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne à l'encontre du dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont et de quatre ex-ministres de l'exécutif régional, ont annoncé leurs avocats.
«Le procureur a demandé la mise à exécution du mandat d'arrêt européen» devant le juge qui devra in fine statuer à ce sujet, a indiqué l'un des avocats, Christophe Marchand, devant des journalistes. La défense pourra «plaider le 4 décembre», a-t-il précisé, décrivant la première comparution à Bruxelles des ex-responsables de l'exécutif catalan comme «très sereine».
Un mandat d'arrêt examiné
Plus tôt ce vendredi, la justice belge examinait le mandat d'arrêt européen émis il y a deux semaines à Madrid à l'encontre du président déchu de la Catalogne Carles Puigdemont et de quatre ex-ministres, exilés comme lui en Belgique et refusant d'être remis à l'Espagne. Les cinq dirigeants indépendantistes catalans s'étaient exilés après la mise sous tutelle de la région et la destitution de son exécutif, conséquences de la déclaration unilatérale d'indépendance du 27 octobre. Ils souhaitaient échapper à la justice espagnole alors que huit autres membres du gouvernement destitué ont été inculpés et placés en détention provisoire.
Leurs avocats belges, qui évoquent une "hystérie judiciaire" en Espagne, vont contester l’exécution du mandat d'arrêt, qui relève selon eux du "procès politique". Ils comptent bien épuiser les recours possibles, en appel voire en Cour de cassation, si la demande de Madrid devait être satisfaite. Cela pourrait faire durer la procédure jusqu'à janvier au moins.
L'audience prévue vendredi à 14h00 (13h00 GMT) devant la chambre du conseil du tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles se tiendra à huis clos. Le juge unique amené à statuer après les plaidoiries devrait rendre sa décision dans "huit à dix jours", selon les avocats.
Carles Puigdemont et ses quatre anciens conseillers-ministres (Antoni Comin, Meritxell Serret, Clara Ponsati, Lluis Puig) sont tenus d'être présents à l'audience. Le 5 novembre, après s'être livrés à la police belge, ils avaient été laissés libres par un juge d'instruction avec l'obligation d'avoir une adresse fixe en Belgique et de se présenter "personnellement" à toute convocation de la justice et de la police.
Le mandat d'arrêt européen (MAE) a été créé par l'UE en 2002 -- et transposé l'année suivante dans la loi belge -- pour faciliter l'extradition entre Etats membres de l'Union sans intervention du pouvoir politique.