Le souverain pontife était ce dimanche auprès de milliers d'exclus pour appeler les fidèles à la fraternité. Comme un symbole de son action depuis 2013.
«Si aux yeux du monde, les pauvres ont peu de valeur, ce sont eux qui nous ouvrent le chemin du ciel.» C’est par ces mots que le pape François a ouvert sa messe, à la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la première Journée mondiale des pauvres.
Cette célébration, dont il est à l’initiative, Jorge Mario Bergoglio l’a voulue fédératrice : il a ainsi appelé les croyants à combattre «l’indifférence» face aux plus démunis. Une journée dans la lignée de son pontificat, François s’étant toujours présenté comme chaleureux et accessible.
Un combat pour les plus faibles
Quelque 7.000 nécessiteux, originaires de toute l’Europe, avaient été conviés hier à Rome. François a déjeuné avec 1.500 d’entre eux dans une salle du Vatican, et fait installer pour l’occasion un dispensaire médical gratuit, où les sans-abri avaient accès à différents soins.
De fait, depuis son élection, le 13 mars 2013, l’ex-cardinal de Buenos Aires a multiplié les symboles pour devenir le «pape des pauvres».
Il a en effet choisi le patronyme de Saint-François d’Assises - visage de l’austérité -, avait préféré la simple navette à la limousine et réglé sa note à l’hôtel du Vatican le soir de son élection. A Pâques dernier, il avait par ailleurs lavé et embrassé les pieds d’anciens membres de la mafia, dans une prison romaine.
Déjà, avant son intronisation, François s’était tenu «à côté de sans-abri le jour de son 77e anniversaire», nous confiait ainsi récemment Caroline Pigozzi. «Une de ses priorités est d’aider les plus faibles», selon la spécialiste du Vatican. Ce combat est donc mené contre l’exclusion sous toute ses formes, à l’instar des migrants. Le pape s’était indigné de leur sort dès l’an dernier à Lesbos, en Grèce, les qualifiant de victimes d’une «mondialisation de l’indifférence.»
Un discours sur la pauvreté qui s’associe, dans une volonté de cohérence, à un assainissement de l’Eglise. François a en effet exigé des cardinaux d’être moins dépensiers et de la banque du Vatican d’être plus transparente.
Une situation préoccupante
Contre la précarité, le pape appelle à l’action. «Ne rien faire de mal ne suffit pas», a-t-il ainsi martelé hier. Si l’extrême pauvreté a reculé lors des trente dernières années, les inégalités s’aggravent dans nombre de pays.
Et l’Union européenne n’est pas épargnée. D'après Eurostat en effet, 123 millions de personnes, soit 24,5 % de la population européenne, vivent en situation d’exclusion sociale. L’UE entend donc sortir vingt millions d’individus de la pauvreté, d’ici à 2020. Pour commencer.