Dix ans après le lancement du projet, le Louvre Abou Dhabi doit être inauguré mercredi, amenant le prestigieux nom français en Orient et se projetant comme «un musée universel» avec un message de tolérance.
Conçu par l'architecte Jean Nouvel, le musée doit être officiellement présenté lors d'une cérémonie à 20h en présence du président français Emmanuel Macron, de l'homme fort des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al-Nahyane et d'autres dirigeants, dont le roi Mohammed VI du Maroc.
Situé sur l'île de Saadiyat, dans la capitale des Emirats, le musée ouvrira ses portes au public samedi avec des concerts et des spectacles de danse donnés jusqu'au 14 novembre par des artistes du monde entier.
Les promoteurs du projet s'attendent à recevoir dans les premiers jours quelque 5.000 visiteurs, a indiqué Mohammed al-Moubarak, président de l'Autorité de la culture et du tourisme d'Abou Dhabi, qui voit dans le musée le symbole d'une «nation tolérante et ouverte à la diversité».
L'architecture du Louvre Abou Dhabi est inspirée des médinas arabes, avec un ensemble de 55 bâtiments blancs. Les visiteurs pourront déambuler dans des espaces de promenade surplombant la mer et sous un dôme de 180 mètres de diamètre, composé de 7.850 étoiles en métal à travers lesquelles les rayons du soleil créent ce que Jean Nouvel appelle une «pluie de lumière», inspirée des palmeraies et des souks.
Un musée «universel»
Jean-Luc Martinez, président du Louvre à Paris, qui a fait le déplacement, a expliqué que le musée avait été conçu «pour s'ouvrir aux autres, pour comprendre la diversité», alors que «nous vivons aujourd'hui» dans «un monde multipolaire». Le Louvre Abou Dhabi est «un musée universel, le premier du monde arabe», a-t-il dit.
Contrairement à d'autres musées dont le parcours propose un classement par styles ou civilisations, le Louvre Abou Dhabi met en lumière les thèmes universels et les influences communes entre les cultures de la préhistoire à nos jours. Dans une galerie figurent ainsi côte à côte une feuille d'un coran bleu du IXe siècle, une torah yéménite de 1498 et deux volumes d'une bible gothique du XIIIe siècle.
Mais la star du musée, selon ses promoteurs, est «La Belle Ferronnière», ce portrait de femme de Léonard de Vinci prêté par Le Louvre Paris. Au total, quelque 300 oeuvres ont été prêtées par treize musées français, dont «Autoportrait» de Vincent van Gogh.
Le Louvre Abou Dhabi est le fruit d'un accord inter-gouvernemental signé en 2007 entre Paris et Abou Dhabi. L'Agence France-Muséums supervise les engagements de Paris, notamment l'assistance, l'expertise et les prêts des musées français.
D'une durée de trente ans, l'accord, qui inclut la marque Le Louvre et l'organisation d'expositions temporaires, totalise un milliard d'euros, sans compter le coût de construction du musée aux Emirats.