En direct
A suivre

La reine Elisabeth II citée dans les «Paradise Papers»

La Reine d'Angleterre a investi indirectement dans un fonds gérant «BrightHouse», une société très décriée en Grande-Bretagne.[ANDY BUCHANAN / AFP]

En plus de révéler un système d'optimisation fiscale à grande échelle, les «Paradise Papers» mettent en cause de nombreuses personnalités. 

Parmi elles, la reine Elisabeth II accusée d'évasion fiscale via le Duché de Lancastre, le domaine privé qu'elle détient afin de générer des revenus indépendants. Or, d'après Le Monde, membre du consortium de journalistes ayant participé à l'enquête, le duché a investi indirectement dans une société très décriée en Grande-Bretagne, «BrightHouse».

En effet, il s'agit d'une chaîne de magasins proposant des appareils électroménagers à louer et à vendre avec des méthodes plus que douteuses. Selon Franceinfo, la société délivre des crédits à ses clients avec des taux d'intérêt extrêmements élevés, à 99,9 %. 

Une enseigne aux pratiques condamnables

D'après Le Monde, «BrightHouse» est également accusée «d’utiliser des méthodes de vente agressives auprès de gens ayant des problèmes mentaux ou des troubles de l’apprentissage.»

L'entreprise, qui clame son innocence, a été condamnée à rembourser 14,8 millions de livres à 249.000 de ses clients par l'autorité des marchés financiers britanniques (FCA). Le quotidien indique également que la chaîne de boutiques de meubles aurait réglé un montant d'impôts sur les sociétés bien trop bas par rapport à celui de son chiffre d'affaires entre 2007 et 2014. Elle aurait, pour ce faire, accordé un prêt significatif à une holding luxembourgeoise.  

L'enseigne s'est cependant défendue depuis les révélations des Paradise Papers ce dimanche :

«Brighthouse se conforme à tous les règlements fiscaux applicables, et paie ses impôts intégralement et à temps, proteste la société. Nous sommes appréciés de nos clients parce que nous aidons ceux qui sont exclus financièrement à cause de leurs faibles revenus ou de leurs problèmes antérieurs de crédit, pour leur permettre d’avoir des objets de tous les jours qu’autrement ils ne pourraient pas obtenir.»

7,5 millions de dollars dans un paradis fiscal

De son côté, le duché de Lancastre s'est dores-et-déjà défendu en affirmant de pas avoir consciemment engagé de l'argent dans l'enseigne. En réalité, le duché de Lancastre aurait investi pendant douze ans dans un fonds d'investissement situé dans un paradis fiscal, les îles Caïmans. Au total, 7,5 millions de dollars ont été placés sur ce porte-feuille offshore. Et c'est ce fonds qui a investi dans la société «BrightHouse». 

«Les investisseurs s’engagent auprès d’un fonds pour une certaine période, et ne participent pas aux décisions d’investissement» a expliqué Chris Adcock, le directeur financier du domaine, au Guardian.  

Toutefois, même si cela s'avère exact, l'image de la reine d'Angleterre reste entâchée par le fait qu'elle a investi une part de sa fortune dans un paradis fiscal. Mais le duché indique ne pas avoir fait baisser avec cet investissement le montant des impôts réglés à l'administration britannique. Le but ayant été d'échapper aux impôts américains auxquels sont soumis les investisseurs de certains fonds du pays lorsqu'ils ne paient pas d'impôt en Grande-Bretagne, indique le Guardian.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités