Plus d'un millier de personnes ont péri à Marawi depuis que des jihadistes ont pris le contrôle de quartiers entiers de cette ville du sud des Philippines, a annoncé dimanche l'armée, promettant à nouveau une fin rapide des combats.
Dimanche, des chasseurs FA-50 continuaient de survoler la plus grande agglomération musulmane de l'archipel à majorité catholique, qui a été presque entièrement vidée de ses habitants, tandis que des militaires continuaient de se battre pour reprendre le contrôle de chacun de ses bâtiments.
L'armée s'était récemment fixé ce dimanche comme date butoir pour déloger définitivement les insurgés qui se réclament de Daesh. Et ce n'est pas la première fois qu'elle est contrainte de repousser l'échéance, face à des combattants particulièrement déterminés qui ont piégé de nombreuses habitations.
«Nous espérons que le siège de Marawi s'achèvera très bientôt», a déclaré aux journalistes le colonel Romeo Brawner, commandant adjoint de la force combattant les jihadistes.
Les combats avaient débuté le 23 mai à la suite d'une tentative ratée d'arrêter Isnilon Hapilon, un des hommes les plus recherchés au monde, considéré comme le chef de file de Daesh en Asie du Sud-Est.
Des centaines de militants armés, parmi lesquels des combattants étrangers, avaient alors semé le chaos dans Marawi, se retranchant dans des quartiers de la ville.
L'armée avait expliqué ensuite que la tentative de capture d'Hapilon avait poussé les jihadistes à lancer prématurément un projet de prise de contrôle de cette ville pour en faire un califat inspiré de celui créé par Daesh en Syrie et en Irak.
Bataille «presque terminée», selon Duterte
Depuis, 822 insurgés, 162 militaires et policiers, et 47 civils ont été tués, a déclaré le colonel Brawner.
La semaine dernière, l'état-major de l'armée s'était donné jusqu'au 15 octobre pour mater l'insurrection. Et le président philippin Rodrigo Duterte a affirmé vendredi que la bataille était «presque terminée».
Vingt militaires ont été blessés samedi, ce qui illustre selon M. Brawner les efforts de l'armée pour mettre un terme au soulèvement. Il a affirmé que 40 activistes demeuraient retranchés dans la ville, y compris Isnilon Hapilon et Omarkhayam Maute, dont le groupe a également prêté allégeance à Daesh.
Une centaine de civils sont toujours dans la zone contrôlée par les jihadistes, parmi lesquels des otages et les familles des combattants.