Un maire philippin soupçonné par le président Rodrigo Duterte d'être impliqué dans le trafic de drogue a été abattu dimanche lors d'une opération des forces de l'ordre dans laquelle quatorze autres personnes ont aussi été tuées.
M. Duterte a cité nommément des représentants des autorités locales, des policiers et des juges dans le cadre de la «guerre contre la drogue» sans précédent dans ce pays d'Asie du Sud-Est qu'il a lancée depuis son arrivée au pouvoir au printemps 2016.
Parmi les personnes désignées par M. Duterte figurait Reynaldo Parojinog, maire de la ville portuaire d'Ozamiz (sud), qui a été abattu tout comme sa femme, son frère et douze autres personnes, dimanche par des policiers au cours d'une perquisition dans sa maison.
«Le personnel de sécurité du maire leur a tiré dessus et nos policiers ont riposté», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police régionale, Lemuel Gonda. Des grenades, des munitions et de la drogue ont été saisies lors de cette opération, a indiqué de son côté le chef de la police de la province, Jaysen De Guzman.
Deux maires abattus l'an passé
La police avait commencé à surveiller M. Parojinog à la suite des déclarations de M. Duterte à son encontre, a-t-elle précisé. Deux autres maires dont les noms figuraient sur la «liste» du président philippin ont été abattus l'an passé.
Elu il y a un peu plus d'un an, M. Duterte avait promis de tuer des dizaines de milliers de trafiquants de drogue, afin d'éviter aux Philippines de devenir selon lui un narco-Etat. Depuis sa prise de fonctions le 30 juin 2016, la police a abattu près de 3.200 personnes dans sa lutte contre le trafic de produits stupéfiants.
Plusieurs milliers d'autres ont par ailleurs péri dans des crimes liés aux stupéfiants, selon des statistiques de la police. Des organisations de défense des droits de l'homme font état de nombreuses victimes de milices liées au gouvernement.