Avec le documentaire «L'Intouchable, Harvey Weinstein», sorti en salles en août dernier, la réalisatrice Ursula Macfarlane revient sur l'ascension et la chute brutale du magnat d'Hollywood, dont le procès s'ouvre ce lundi, en donnant la parole à ses victimes.
Depuis les révélations du New York Times et du New Yorker, qui ont publié en octobre 2017 les témoignages accablants de certaines de ses victimes, suivies par les déclarations de dizaines d'autres, elles sont aujourd’hui une dizaine de femmes à révéler avoir été violées par Harvey Weinstein et plus de 90 à l'accuser d'agression sexuelle.
ASHLEY JUDD
L'actrice de 49 ans a affirmé dans le New York Times que, vingt ans auparavant, alors qu'elle était venue le voir pour un petit-déjeuner de travail, Harvey Weinstein l'avait fait monter dans sa chambre d'hôtel. En peignoir, il lui aurait alors demandé s'il pouvait la masser ou si elle pouvait le regarder prendre une douche. Dans son témoignage, paru le 5 octobre dans la première enquête du quotidien américain, elle confiait s'être sentie «paniquée, piégée».
Mais en 2015, Ashley Judd affirmait déjà avoir été victime de harcèlement sexuel de la part d'un grand producteur d'Hollywood. L'histoire remontait à 1997. «Il m'a fallu des années avant de comprendre que ce qui s'était passé était quelque chose de terriblement anormal et illégal», disait-elle au magazine Variety.
L'actrice soutient également que le producteur a anéanti ses chances d'apparaître dans la trilogie fantastique de Peter Jackson «Le seigneur des anneaux», l'une des plus lucratives de l'histoire du cinéma, en affirmant au réalisateur et à son équipe que travailler avec la comédienne était "un cauchemar". Des affirmations que Peter Jackson a lui-même publiquement confirmées.
Ashley Judd’s case against Harvey Weinstein is ongoing and we intend to bring it to trial. She is not a party of any settlement.
— ashley judd (@AshleyJudd) May 24, 2019
En mai dernier, face aux accords de dédommagements proposés par la défense du producteur, l'actrice a fait savoir sur Twitter qu'elle ne renoncerait pas à la plainte pour harcèlement sexuel qu'elle a déposée devant un tribunal de Los Angeles en avril 2018.
Rose McGowan
Il y a un an, l’actrice de la série «Charmed» révélait sur Twitter avoir été violée par un puissant patron de cinéma. Peu de temps après, la première enquête publiée par New York Times dévoilait un accord amiable de 100.000 dollars que Rose McGowan avait passé avec Harvey Weinstein en 1997, à la suite d'un autre incident dans une chambre d'hôtel pendant le festival de Sundance. Elle n'avait alors que 23 ans et venait de jouer dans le film d'horreur à succès «Scream».
L'actrice affirme de son côté qu'il lui a offert un million de dollars pour un autre accord de confidentialité, ce qu'elle a refusé. Vent debout contre le mouvement «Time's Up!» ou Meryl Streep, elle est depuis devenue l'une des figures féministes américaines les plus influentes et les plus radicales, décidées à se défendre la cause des femmes, en particulier contre l'hypocrisie d'Hollywood.
Laura Madden
En 1991, cette jeune irlandaise travaillait comme assistante de Susan Slonaker, l'un des productrices de la maison Miramax. Plus de quinze ans après, elle raconte dans le New York Times qu'Harvey Weinstein l'a forcé à lui faire des massages dans de hôtels à Dublin, puis à Londres alors qu'elle travaillait sur le tournage du long-métrage «Into the West».
«Pendant les huit années où j'ai travaillé là-bas, c'était toujours présent», a t-elle confié quelques mois plus tard à la télévision britannique dans le documentaire «Working with Weinstein». «Je me sentais comme si j'avais fait quelque chose de mal».
Zelda Perkins
Egalement employée de la société Miramax à la même époque, Zelda Perkins confie que plusieurs de ses collègues ont été victimes de commentaires inappropriés dans des chambres d'hôtels. Le New York Times ajoute que l'assistante, après avoir demandé à Harvey Weinstein d'arrêter ces comportements, a été approchée par les avocats du producteur pour se taire en échange d'argent.
Zoë Brock
Après avoir lu la première enquête du New York Times, la mannequin néo-zélandaise a décidé de raconter elle-même son histoire sur le site Medium le 8 octobre. Zoë Brock dit avoir été victime du producteur pendant le festival de Cannes en 1997. Dans une chambre d'hôtel, le producteur lui a demandé un massage alors qu'il était nu. Pour lui échapper, elle se serait enfermée dans la salle de bains.
Liza Campbell
L'écrivaine écossaise raconte dans un interview pour le Times britannique le 8 octobre, comment Harvey Weinstein lui a proposé de le rejoindre dans son bain. «Allez ce sera amusant. On peut boire du champagne, tu peux me savonner» lui aurait-il dit avant de s'enfuir de la chambre.
Lauren Sivan
Journaliste pour une chaîne de télé new-yorkaise, c'est lors d'une visite de l'un des restaurants dont Harvey Weinstein est actionnaire que la jeune femme aurait été sexuellement aggressée. Dans le HuffPost américain, le 9 octobre, elle raconte comment le producteur a essayé de l'embrasser, puis s'est déshabillé et masturbé devant elle, en finissant par éjaculer dans un pot de fleurs.
LUCIA EVANS
Lucia Evans fait partie des premières femme à avoir témoigné contre Harvey Weinstein, interrogée par Ronan Farrow, dans une enquête publiée le 10 octobre dans le New Yorker. A l'époque aspirante actrice dénommée Lucia Stoller, elle accuse Harvey Weinstein de l'avoir forcée à lui faire une fellation en 2004. Malgré son refus, le producteur a sorti son pénis de son pantalon et a attrapé son visage pour le rapprocher. «J'ai dit 'je ne veux pas faire ça, arrêtez, ne faites pas ça'», témoignait-elle.
Sa plainte pour harcèlement sexuel a depuis été annulée par le juge new-yorkais en charge de l'affaire. Selon plusieurs médias américains, Lucias Evans aurait préalablement raconté avoir effectivement fait une fellation à Harvey Weinstein, mais de son plein gré, pour obtenir un rôle.
AMBRA BATTILANA GUTTIEREZ
En 2015, la jeune mannequin italienne et aspirante actrice accuse Weinstein d'avoir attrapé ses seins, d'avoir mis les mains sous sa jupe et d'avoir tenté de l'embrasser lors d'une réunion de travail, dans les locaux de la société de Weinstein à TriBeca à New York.
Le producteur est finalement revenu à la charge une seconde fois, la suppliant de la rejoindre dans sa chambre. Lors de cet échange, enregistré et publié par le New Yorker, le tout puissant producteur hollywoodien formule très clairement des propositions déplacées et reconnaît même des faits de harcèlement. Mais à l'époque, la justice ne pris aucune mesure.
ASIA ARGENTO
L'actrice et réalisatrice italienne, âgée de 21 ans à l'époque, raconte avoir été invitée en 1997 par l'un des membres de l'équipe de d'Harvey Weinstein à ce qui devait être une fête organisée par sa maison de production Miramax. C'est finalement dans une chambre d'hôtel d'un palace de la côte d'azur qu'elle se retrouve, seule avec le producteur de «B.Monkey», film dans lequel elle tient le rôle principal.
«Il a quitté la pièce. À son retour, il portait un peignoir et tenait une bouteille de lotion et m'a demandé de lui faire un massage», se souvient Asia Argento dans son témoignage pour le New Yorker. C'est là que le magnat de Hollywood a tiré sa jupe vers le haut et l'a forcé à avoir une relation sexuelle orale non consentie.
«J'étais terrifiée, et il était si grand. Cela ne s'arrêterait pas. C'était un cauchemar», peut-on lire. «Obligée» de céder à ses avances, la jeune actrice, fille du cinéaste Dario Argento, explique ce «traumatisme horrible» a été suivi d'autres relations sexuelles durant les cinq années suivantes qu'elle qualifie de consenties.
Mira Sorvino
C'est lors du Festival international du film de Toronto en septembre 1995, que l'actrice se retrouva dans la chambre d'hôtel d'Harvey Weinstein. A l'époque, il produit le dernier film de Woody Allen «Maudite Aphrodite», qu'elle venait promouvoir et pour lequel elle remporta plus tard un Oscar. «Il a commencé à masser mes épaules, ce qui m'a mis très mal à l'aise», confie t-elle à Ronan Farrow. Tentant d'aller plus loin, le producteur la pourchasse jusqu'à ce qu'elle parvienne à quitter la pièce. Quelques jours plus tard, Mira Sorvino le retrouve sur le pallier de sa porte mais le producteur préféra quitter les lieux après qu'elle l'ai prévenu de l'arrivée de son nouveau petit ami.
Emily Nestor
A peine embauchée comme intérimaire de la société de production Miramax, son patron lui propose de la promouvoir en échange de services sexuels. «Je pourrais vous mettre dans mon bureau de Londres, vous pourriez travailler là-bas et être ma petite amie», se souvient-elle avoir entendue dans son témoignage au New Yorker.
Emma De Caunes
La comédienne et présentatrice française, qui a rencontré pour la première fois le sexagénaire en 2010, révèle que Weinstein s'est présenté nu devant elle, le sexe en érection, lui demandant de s'allonger sur le lit, alors qu’elle se trouvait dans la chambre du magnat d’Hollywood, au départ pour un échange professionnel.
«C’était comme un chasseur face à un animal sauvage. La peur l’excitait», a-t-elle confié dans le New Yorker, ajoutant qu’elle a rapidement quitté la pièce et ignoré les appels qui ont suivi, alors que Weinstein lui proposait des cadeaux contre son silence.
Jessica Barth
L'actrice, alors à l'affiche de «Ted», raconte comment son producteur lui aurait imposé un massage, nu, dans le lit de sa chambre d'hôtel en 2011. «Alors, il se passerait quoi si, par exemple, on prenait du champagne et que je me déshabille pour que tu me masses?», se souvient-elle avoir entendu dans son témoignage pour The New Yorker.
ROSANNA ARQUETTE
Au début des années 90, Rosanna Arquette, actrice plébiscitée pour son rôle dans le récompensé «Pulp Fiction», doit rencontrer Weinstein à un dîner au Beverly Hills Hotel pour récupréer le scénario d'un nouveau film. Il lui donne rendez-vous dans sa chambre. Il ouvre et lui dit qu’il a besoin d’un massage, lui prend la main et la pose sur sa nuque. Quand elle la retire, il la reprend et la place sur son sexe en érection. «Je ne ferai jamais ça», lui dit-elle et il lui répond qu’elle fait une grave erreur. Rosanna Arquette assure dans le New Yorker que, suite à ce refus, le producteur s’est acharné, pendant des années, à freiner sa carrière.
Gwyneth Paltrow
Au début des années 1990, Gwyneth Paltrow est approchée par le producteur pour figurer au casting d'un nouveau projet d'envergure, l'adaptation du roman «Emma» de Jane Austeen. Harvey Weinstein aurait tenté d’avoir une relation sexuelle avec l’actrice invitée dans sa suite du Peninsula Beverly Hills hotel, alors âgée de 22 ans.
«J'étais une enfant, j'avais signé avec lui, j'étais pétrifiée», a-t-elle déclaré au New York Times dans l'enquête parue le 10 octobre, révélant publiquement qu'elle avait été harcelée sexuellement par l'homme qui avait lancé sa carrière et permis de remporter un Oscar.
Après l'incident, l'acteur Brad Pitt, en couple avec l'actrice à l'époque, aurait demandé à Harvey Weinstein de ne plus jamais avoir de comportement équivoque avec elle, ce que l'acteur a confirmé.
ANGELINA JOLIE
L'actrice Angelina Jolie a également donné un court témoignage dans le second article du New York Times, le 10 octobre. Le producteur lui aurait fait des avances «non désirées» dans sa chambre d'hôtel, dans les années 1990. Elle avait 23 ans et figurait dans le film «La carte du coeur», produit entre autres par Miramax. «J'ai eu une mauvaise expérience avec Harvey Weinstein dans ma jeunesse», écrit-elle dans un e-mail. «Par conséquent, j'ai choisi de ne plus jamais travailler avec lui et j'ai alerté ceux qui collaboraient avec lui.»
JUDITH GODRÈCHE
Les faits se sont produits en 1996 lors du Festival de Cannes. Après un petit déjeuner de travail, l’actrice française, au casting de «Ridicule», film d'ouverture du festival, est invitée par Harvey Weinstein à poursuivre la discussion au sujet du marketing du film, évoquant même une possible campagne pour les Oscars. «J'étais si naïve», regrette-t-elle.
Même mode opératoire : le producteur lui réclame un massage, une «coutume américaine» selon lui, ce qu'elle refuse. «La chose dont je me souviens ensuite c'est qu'il s'est pressé contre moi et a enlevé mon pull» avant de quitter la suite, témoigne t-elle dans le New York Times. Demandant conseil auprès d'une des des responsables de Miramax, la compagnie de Harvey Weinstein et de son frère Bob, celle-ci lui a conseillé de ne rien dire. Le visage de l'actrice s'est d'ailleurs retrouvé sur l’affiche du film, comme pour mieux obtenir son silence.
Tomi-Ann Robert
Aujourd'hui quinquagénaire et professeur de psychologie, celle qui voulait percer dans le monde du cinéma avait seulement 20 ans en 1984, l'année où elle raconte avoir été sexuellement agressée par le producteur. «Quand je suis arrivée, il était nu dans la baignoire», affirme t-elle dans le New York Times. Harvey Weinstein lui explique qu'elle ferait une «meilleure audition si elle se sentait vraiment à l'aise» et se mettait «nue devant lui». «Pétrifiée», elle parvient malgré tout à refuser.
Katherine Kendall
Après une projection, c'est à son appartement de Manhattan que le producteur aurait invitée l'actrice repérée dans «Swingers» à le masser en 1993. Face à son refus, il l'aurait pourchassée, entièrement nu, et empêchée de quitter la chambre. Pour finir, il a supplié l'actrice de 23 ans de lui montrer ses seins, ce qu'elle a également refusé.
DAWN DUNNING
Lorsqu'elle rencontre Harvey Weinstein en 2003, Dawn Dunning a 23 ans, travaille comme serveuse mais aspire à devenir comédienne. Alors que le producteur est retard à leur rendez-vous, son assistante propose à la comédienne débutante de monter l'attendre dans sa chambre. Lorsqu'elle est entrée, il l'attendait en peignoir et lui a dit qu'elle ne pourrait figurer dans ses films que si elle avait des relations sexuelles à trois. Tu ne réussiras jamais dans ce métier», lui aurait-il dit alors qu'elle quittait la chambre.
Heather Graham
Au début des années 2000, l'actrice britannique Heather Graham, vue notamment dans «Very Bad Trip», rencontre le producteur lors d'un rendez-vous professionnel. «Il a mentionné qu'il avait un accord avec sa femme, raocnte-elle dans une tribune publiée dans Variety le 10 octobre. Il pouvait coucher avec qui il voulait quand il était en déplacement. Je suis sorti de la réunion mal à l'aise. Il n'a pas dit explicitement que pour jouer dans un de ses films, je devais coucher avec lui, mais le sous-entendu était là.» L'actrice finit par lui poser un lapin lors d'une rencontre prévue quelques semaines plus tard dans une chambre d'hôtel.
Louisette Geiss
Loin des témoignage dans la presse écrite, c'est lors d'une conférence de presse, le 10 octobre que l'actrice et scénariste américaine a raconté son rendez-vous avec Weinstein au festival de Sundance de 2008. A plusieurs reprises, il lui aurait demandé de le regarder se masturber alors qu'il se trouvait dans un bain bouillonnant. «Il est rapidement sorti de la baignoire et a attrapé mon avant-bras alors que j'essayais d'attraper mon sac à main, pour me conduire vers la salle de bains et me supplier de le regarder se masturber».
Cara Delevingne
L'actrice mannequin et chanteuse britannique Cara Delevingne a livré son histoire quelques jours après la grande révélation sur son compte Instagram, le 11 octobre. «En arrivant dans la chambre, j'ai d'abord été rassurée en voyant qu'une autre femme était présente. Il nous a demandé de nous embrasser et elle a commencé à l'aguicher. Je me suis rapidement levée et lui ai demandé s'il savait que je chantais. Et j'ai commencé à chanter (...) après avoir chanté, j'ai répété que je devais partir. Il m'a raccompagnée à la porte de sa chambre et a essayé de m'embrasser sur les lèvres.»
Léa Seydoux
Le 11 octobre, l'actrice française révèlait au Guardian avoir elle aussi été victime du producteur américain. «Quand j'ai rencontré Harvey Weinstein pour la première fois, ça ne m'a pas pris beaucoup de temps pour découvrir qui il était». A l'issue d'un défilé de mode auquel ils assistent tous les deux, le producteur insiste pour la voir le soir-même à son hôtel.
«Tout au long de la soirée, il a flirté et m'a regardée comme si j'étais un morceau de viande», raconte Léa Seydoux. Une fois dans la chambre, Harvey Weinstein s'est soudainement jeté sur Léa Seydoux, tentant de l'embrasser. «J'ai dû me défendre. il est grand, et gros, alors j'ai dû résister vigoureusement. Je suis partie, complètement dégoûtée», dit-elle.
Kate Beckinsale
Dans un long message publié le 12 octobre sur son compte Instagram, la star de la saga «Underworld» raconte comment invitée dans sa chambre d'hôtel, elle a repoussé les avances du puissant producteur hollywoodien alors qu'elle n'avait que 17 ans. «J'étais incroyablement naïve et jeune et ça ne m'a pas traversé l'esprit que je puisse avoir un quelconque intérêt sexuel pour cet homme plus âgé (...) Les années sont passées et je lui ai dit non de nombreuses fois. Ça s'est parfois terminé par des insultes et des menace».
Claire Forlani
Face au témoignages de plus en plus nombreux mettant en cause le producteur, l'actrice anglaise Claire Forlani (vu dans «Rencontre avec Joe Black » ou «NCIS») a raconté le 12 octobre sur son compte Twitter ses propres rencontres avec Harvey Weinstein : «Rien ne m'est arrivé, écrit elle et si je dis ça c'est parce que j'ai réussi à lui échapper cinq fois (...) je me souviens qu'il m'a parlé de toutes les filles avec qui il a couché.
Florence Darel
La comédienne française a raconté le 12 octobre dans Le Parisien qu'elle avait rencontré Weinstein au milieu des années 90, au moment où Miramax venait d'acheter un film dans lequel elle jouait. «Il n'avait pas cessé de m'appeler pour que je le rejoigne après la fête. Comme je me doutais de ses intentions, j'ai prétexté que j'étais en couple avec l'acteur principal du film», se souvient-elle.
C'est lors d'une deuxième entrevue dans une suite du Ritz, à Paris, où sa femme se trouvait également, qu'Harvey Weinstein a poursuivi ses avances : «Il m'a parlé d'un film qu'il voulait faire sur la guerre 39-45 puis il s'est mis à me dire qu'il me trouvait très attirante et qu'il voulait avoir des relations avec moi. Je lui ai dit que j'étais très amoureuse de mon compagnon. Il m'a répondu que ça ne le gênait pas du tout et m'a proposé d'être sa maîtresse quelques jours par an. Comme ça, on pourrait travailler ensemble. En gros, si tu veux continuer en Amérique, passe par moi.»
Melissa Sagemiller
Le lendemain, c'est l'actrice Melissa Sagemiller qui affirme au Huffington Post avoir elle-aussi reçu des avances déplacées du producteur en robe de chambre dans sa suite à l'été 2000. L'actrice avait alors 24 ans. Elle s'était fait remarquée dans le teen-movie «Allison Forever» et travaillait alors sur une de ses productions. Elle refuse sa proposition, ce à quoi Weinstein lui aurait répondu «Tu ne pars pas tant que tu ne m'as pas embrassé (...) Renée l'a fait, Charlize aussi et cette autre actrice aussi. Veux-tu que ta carrière ne se résume qu'à ce petit film pour adolescents?».
Sophie Dix
Dans une interview au Guardian, l'actrice anglaise raconte que dans les années 1990 le producteur l'a invitée dans sa chambre d'un hôtel de Londres pour visionner les premiers rushs d'un film. Il l'aurait alors agressée et se serait masturbé devant elle. «C'est la chose qui m'a le plus abîmée de toute ma vie», se souvient Sophie Dix, aujourd'hui scénariste.
Eva Green
C'est la mère de l'actrice de «Casino Royale», Marlène Jobert, qui révèle que Eva Green a aussi été victime de Harvey Weinstein. Sur Europe 1, le 13 octobre, elle raconte comment le producteur «tenace», «a insisté pendant plusieurs mois» pour la rencontrer. «Dès qu'il passait à Paris il l'appelait. Elle ne répondait pas (...) Elle était un peu intimidée, ce type avait tellement de pouvoir! De pouvoir sur tout le cinéma! Il a dû lui mettre tellement de bâtons dans les roues, car il était vexé».
Lysette Anthony
Le 15 octobre, l'actrice britannique Lysette Anthony, 54 ans, raconte au Times britannique avoir été violée par le producteur dans les années 80. «Je l'ai trouvé à moitié nu et il m'a attrapée, se souvient-elle. Je ne m'y attendais vraiment pas et je me suis enfuie (...) Il m'a poussée à l'intérieur et m'a cognée contre le porte-manteau" (...) puis "il a essayé de m'embrasser et m'a bousculée. J'ai fini par abandonner».
AMBER ANDERSON
L' actrice et mannequin britannique, aperçue dans la série «Black Mirror» ou «The Riot Club», a affirmé sur son compte Instagram que le magnat d'Hollywood l'avait «contrainte» à participer à une réunion privée en 2013. «Il s'est comporté de manière inappropriée et a proposé une relation 'personnelle' pour faire avancer ma carrière tout en se vantant d'autres actrices qu'il" avait aidées 'd'une manière similaire', a-t-elle écrit le 16 octobre. "Il a essayé de me prendre la main et de la mettre sur ses genoux, c'est à ce moment que j'ai quitté la pièce.»
LENA HEADEY
La splendide «Queen Cersei» de la série «Game of Thrones», a elle aussi subi les avances déplacées du producteur comme elle le raconte sur Twitter le 17 octobre. Elle rencontre pour la prmeière fois Harvey Weinstein lors du Festival de Venise en 2005, où elle faisait la promotion du film «Les Frères Grimm». «Nous nous sommes baladés puis il s'est arrêté et a fait une remarque suggestive, accompagnée d'un geste, décrit-elle. J'ai évacué sa proposition en riant. J'étais vraiment choquée, je me revois en train de me dire 'ça doit être une blague'. Je lui ai dit: 'Oh, arrête, ce serait comme si j'embrassais mon père! Allons rejoindre les autres pour boire un verre'. Après ça, je n'ai jamais tourné dans un autre film produit par Miramax».
Lupita Nyong'o
L'actrice oscarisée Lupita Nyong'o a confié dans une longue tribune du New York Times parue le 19 octobre avoir été harcelée sexuellement par Harvey Weinstein. Elle y raconte notamment comment après l’avoir invitée chez lui pour lui présenter sa famille, le producteur a fini par l'amener dans sa chambre, la poussant à se sentir obligée de «lui faire un massage» pour avoir «physiquement le dessus». Massage au cours duquel il a fini par enlever son pantalon, malgré les refus de l'actrice.
Et ce n’est pas tout. Lupita Nyong’o raconte comment au cours d'une invitation au restaurant, le producteur lui aurait dit : «Je vais aller droit au but. J'ai une chambre à l'étage, on peut y finir le repas». Face au refus, la star de «Twelve Years a slave» se serait vu répondre que pour être actrice, elle devait «accepter de faire ce genre de choses».
Natassia Malthe
L'actrice norvégienne Natassia Malthe a tenu une conférence de presse le 25 octobre pour révéler publiquement que Harvey Weinstein l'avait agressée sexuellement à Londres.
PAZ DE LA HUERTA
L'actrice espagnole, connue notamment pour son rôle dans «Boardwalk Empire», fait partie des femmes qui assurent avoir été violées par l'ancien producteur. Paz de la Huerta, 33 ans au moment de la révélation du scandale a affirmé dans une interview avec Vanity Fair publiée le 2 novembre avoir été violée à deux reprises par Harvey Weinstein en 2010, à quelques mois d'intervalle, à son domicile.
Salma Hayek
Dans une tribune pour le New York Times parue le 13 décembre, l'actrice accuse Harvey Weinstein de l'avoir harcelée sexuellement alors qu'elle collaborait au film Frida, sorti en 2002. Elle révèle une longue la liste d'avances sexuelles formulées par le producteur incluant des douches, du sexe oral ou des messages. Elle affirme également qu'il avait menacé de la tuer à la suite d'un de ses refus puis l'avait insultée verbalement sur le tournage.
Uma Thurman
Dans une interview accordée au New York Times en février 2018, l’actrice raconte qu’Harvey Weinstein l'a agressée dans des hôtels à Paris et à Londres. «Il m'a poussée et a essayé de se jeter sur moi et de se déshabiller. Il a fait plein de choses désagréables.»
Après l'agression, qui s'est déroulée après la sortie de «Pulp Fiction» (1994) et avant le tournage de «Kill Bill : Vol. 1» (2003), Uma Thurman s'est rendue dans l'hôtel de son producteur pour lui faire face. Elle explique l'avoir alors mis en garde : «Si tu fais ce que tu m'as fait à d'autres personnes, tu vas perdre ta carrière, ta réputation et ta famille, je te le garantis.»