Les révélations se poursuivent concernant le grand producteur d'Hollywood Harvey Weinstein, accusé par plusieurs actrices d'avoir essayé d'obtenir des faveurs sexuelles.
Depuis quelques jours, le monde du cinéma américain est en émoi après la publication d'une longue enquête par le New-York Times révélant une série d'accusations sexuelles à l'encontre du magnat d'Hollywood Harvey Weinstein. L'affaire a pris de telles proportions que le producteur a été remercié, dimanche 8 octobre, par la maison de production qu'il avait co-fondée.
Un article du New Yorker, publié mardi 10 octobre, regroupe les témoignages de plusieurs autres victimes, à la fois des actrices et assistantes de Weinstein. Parmi elles se trouve notamment la comédienne et présentatrice française Emma de Caunes, qui a rencontré pour la première fois l'homme de 65 ans en 2010, lors d'une soirée au festival de Cannes.
«J'étais pétrifiée»
Quelques mois plus tard, elle a accepté de déjeuner avec lui à l'hôtel Ritz à Paris où il séjournait. Harvey Weinstein lui a alors expliqué qu'il allait produire un film avec «un réalisateur célèbre», censé être tourné en France, et adapté d'un livre dont il ne se souvenait plus du titre. «J'ai le livre dans ma chambre», lui a-t-il dit, avant d'insister pour qu'elle vienne le récupérer.
Emma de Caunes raconte qu'elle a fini par accepté la proposition du producteur. Arrivé dans la chambre, Weinstein s'est éclipsé dans la salle de bain et en est ressorti nu. Il lui a ensuite demandé de s'allonger sur lit et a déclaré que plusieurs femmes l'avaient déjà fait avant elle. «J'étais pétrifiée, mais je ne voulais pas le lui montrer car je sentais que plus je paniquais plus il était excité», décrit l'actrice. Cette dernière ajoute avoir convoqué tout son courage pour partir. Quelques heures après, le producteur l'a appelé à plusieurs reprises sur son téléphone, pour lui offrir des cadeaux et lui répéter que rien ne s'était passé.
Au lendemain de la publication de son témoignage, l'actrice a reçu le soutien de son illustre père. Dans son édito sur France Inter, Antoine de Caunes a ainsi salué leur courage de sa fille et des autres femmes qui ont témoigné publiquement contre Harvey Weinstein. «J'espère que l'exemple cet aéropage de comédiennes aidera à libérer la parole d'autres victimes plus anonymes», souligne-t-il avant de se déclarer «fier d'avoir une fille comme elle».
"Je suis fier d'avoir une fille comme elle"
Affaire Weinstein : l’édito d’@antoinedecaunes dans #Popopop pic.twitter.com/PPVB2eaRc4— France Inter (@franceinter) 11 octobre 2017
Une enquête de dix mois
Le journaliste Ronan Farrow a effectué une enquête de dix mois à ce sujet pour le New Yorker. Il affirme que trois femmes ont été violées par Harvey Weinstein, parmi lesquelles l'actrice Asia Argento, que quatre ont été sexuellement agressées et que quatre autres l'ont vu nu ou en train de se masturber devant elle. Il ajoute également avoir interviewé seize personnes qui ont travaillé, et travaillent encore, avec le magnat d'Hollywood.
Selon elles, son comportement était «largement connu» au sein de deux sociétés de production, les studios Miramax et la Weinstein Company. Le producteur avait mis en place un système de rendez-vous professionnels qui étaient des prétextes pour faire des avances sexuelles auprès de jeunes actrices et mannequins.