Face à la crise des Rohingyas en Birmanie, la ville d’Oxford a annoncé qu’elle retirait une haute distinction, la «Liberté d’Oxford», à Aung San Suu Kyi.
La Prix Nobel de la Paix birmane avait reçu les honneurs de la ville en 1997 pour son combat en faveur de la démocratie. Vingt ans après, le conseil municipal d'Oxford a estimé que cette distinction n’était plus «appropriée», dénonçant le silence d’Aung San Suu Kyi face aux atrocités subies par la minorité Rohingya en Birmanie.
Depuis fin août, plus de 507.000 membres de cette communauté musulmane ont fui la répression menée par l’armée birmane, passant la frontière avec le Bangladesh. Alors que l’ONU évoque une «épuration ethnique», Aung San Suu Kyi ne s’est que très peu exprimée sur la crise et n’a pas dénoncé publiquement le sort réservé aux Rohingyas.
Pétition pour le retrait de son Nobel
Un silence qui fait tache pour celle qui reçut en 1991 le prix Nobel de la paix pour sa résistance pro-démocratique face à la junte militaire. Une pétition en ligne, réclamant que la haute récompense lui soit reprise, a ainsi été lancé il y a peu. Ce mardi 3 octobre, elle totalisait près de 430.000 signatures. Mais le Comité Nobel a d’ores-et-déjà fait savoir qu’il était statutairement impossible de lui retirer le prix.
En fin de semaine dernière, la prestigieuse université d’Oxford a elle procédé au retrait d’un portrait d’Aung San Suu Kyi.