Les autorités de la région autonome du Kurdistan, en Irak, ont annoncé mercredi 28 septembre une large victoire du «oui» au référendum d’indépendance organisé le 26 septembre (92% des voix).
Plus de 72% des inscrits avaient participé au scrutin. Une situation inquiétante pour Bagdad, qui refuse de voir le pays amputé de sa région nord. De fait, le président du Kurdistan, Massoud Barzaoui, avait assuré que le référendum ne donnerait pas lieu à une déclaration d’indépendance, mais seulement au début de discussions sérieuses avec l’Etat central.
Bagdad n’entend pourtant pas mener la moindre négociation à ce sujet, qui inquiète par ailleurs les autres pays abritant des minorités kurdes. Ankara, Damas et Téhéran craignent en effet que ces velléités indépendantistes ne se propagent à leurs populations. Particulièrement préoccupé, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est alarmé d’un risque de «guerre ethnique et confessionnelle».
Cette crainte concerne notamment des régions multiethniques disputées entre Erbil et Bagdad, à l'instar de Kirkourk, où cohabitent Kurdes, Arabes et Turkmènes. Le parlement irakien a voté le déploiement de l'armée dans ces zones, mais la résolution n'a pas encore été mise en œuvre.