Les Kurdes d'Irak se prononcent lundi sur leur indépendance lors d'un référendum historique, avec la volonté d'obtenir un État pour lequel ils luttent depuis près d'un siècle.
La consultation initiée par le dirigeant kurde Massoud Barzani constitue toutefois un pari risqué car le Premier ministre irakien a clairement fait savoir qu'il prendrait «les mesures nécessaires» pour préserver l'unité du pays.
Des pays voisins comme la Turquie et l'Iran, inquiets de voir leurs minorités kurdes suivre cet exemple, ont aussi menacé de représailles. La Turquie a d'ores-et-déjà fermé sa frontière terrestre aux arrivées au point de passage frontalier de Habur.
Plus de 12.000 bureaux de vote
Au total, 12.072 bureaux de vote sont installés non seulement dans la région autonome du Kurdistan (nord de l'Irak), qui comprend les provinces d'Erbil, Souleimaniyeh et Dohouk, mais aussi dans des zones que se disputent les Kurdes et le gouvernement central irakien.
Ainsi, dans la riche province pétrolière de Kirkouk et dans celle de Ninive dans le nord du pays, comme dans celles de Dyala et de Salaheddine, au nord de Bagdad, plus de deux millions d'électeurs sont appelés à se rendre dans les 4.869 bureaux de vote, selon la commission électorale.
Les résultats initiaux seront annoncés vingt-quatre heures après le scrutin, mais ils ne font aucun doute, la majorité des Kurdes étant acquise à l'indépendance.
Les Kurdes, partagés entre l'Irak, la Syrie, l'Iran et la Turquie, n'ont jamais accepté le traité de Lausanne de 1923 qui les privait d'un État indépendant sur les dépouilles de l'empire ottoman.