Cela faisait trois ans que le combattant syrien Sevger Himo attendait la fin de Daesh dans son pays. Aujourd'hui, il est aux premières loges de la bataille pour Raqqa, «capitale» de l'organisation en Syrie.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par Washington, pourchassent les derniers jihadistes dans cette ville du nord syrien ravagée par les combats, dont la chute serait une victoire symbolique et retentissante contre Daesh
Des quartiers entiers de cette cité bordée par le fleuve Euphrate ont été réduits en un amas de ruines. Parfois, apparaît la carcasse d'un réfrigérateur ou une bouilloire, signes dérisoires que quelqu'un a un jour vécu là, a constaté une journaliste de l'AFP emmenée par les FDS.
«Quand on combattait Daesh à Kobané il y a trois ans, on évoquait toujours Raqqa comme la capitale du califat», raconte Sevger, un commandant des Unités de protection du peuple kurde (YPG), qui dominent les FDS. La localité de Kobané, dans le nord de la Syrie, fut le théâtre d'une des premières batailles contre Daesh.
«Maintenant nous sommes dans le centre de Raqqa et le sentiment est complètement différent», poursuit-il, incrédule. Assis jambes croisées sur le toit d'un immeuble en partie détruit, dans le quartier de Rmeila dans l'est de Raqqa, Sevger soutient que la fin de cette guerre lui tient à coeur.
Aux côtés d'autres combattants des YPG, il avait déjà affronté Daesh fin 2014 à Kobané, une ville stratégique près de la frontière avec la Turquie, puis à Minbej plus au sud.