Une bombe de fabrication américaine a été utilisée dans un raid aérien de la coalition arabe sous commandement saoudien au Yémen ayant tué des enfants et laissé orpheline une fillette à Sanaa, a indiqué vendredi Amnesty international.
L'organisation de défense des droits de l'Homme a fait analyser les restes du projectile sur le lieu de la frappe qui a détruit le 25 août deux bâtiments à Faj Attan, un quartier résidentiel dans le sud de la capitale, et fait 16 morts, dont sept enfants.
«Nous pouvons définitivement dire maintenant que la bombe ayant tué les parents de Buthaina, ses frères et soeurs, ainsi que d'autres civils, a été fabriquée aux Etats-Unis», a déclaré Lynn Maalouf, directrice de recherche pour le Moyen-Orient à Amnesty. Elle faisait référence à la fillette de cinq ans dont la photo a fait le tour du monde après la mort lors du raid de ses parents et cinq frères et soeurs.
Au lendemain de la frappe meurtrière, la coalition avait reconnu sa responsabilité dans l'attaque, parlant d'une «erreur technique». Depuis l'intervention de la coalition arabe en mars 2015 en soutien aux forces gouvernementales contre les rebelles Houthis qui contrôlent notamment la capitale, le conflit au Yémen a fait plus de 8.500 morts dont au moins 1.700 enfants, selon l'ONU.
110 milliards de dollars de contrats d'armement
La coalition arabe a été accusée à maintes reprises d'avoir visé des civils lors de ses bombardements aériens. En décembre 2016, les Etats-Unis avaient annulé une livraison de bombes à guidage de précision à l'Arabie saoudite pour protester contre le nombre de victimes civiles au Yémen.
Le nouveau président américain a depuis accru le soutien militaire à Ryad. La visite en mai de Donald Trump en Arabie saoudite avait été marquée par l'annonce de contrats d'armement d'une valeur de 110 milliards de dollars.
Vendredi, le chef du Conseil norvégien pour les réfugiés a pointé le sort des civils yéménites en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
«Les voisins et les puissances régionales jettent de l'huile sur le feu tandis que les civils paient le prix de la guerre», a déploré Jan Egeland.