Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a qualifié mardi le président syrien Bachar al-Assad de «criminel», tout en jugeant que le rôle de la communauté internationale n'était pas de le destituer, mais de créer une «situation politique qui permettra aux Syriens de choisir librement».
Emmanuel Macron, qui a relancé devant la tribune de l'ONU son idée de créer un nouveau «groupe de contact» sur la Syrie, a ensuite tenté de clarifier la doctrine française sur ce dossier lors d'une conférence de presse, notamment sur le sort du président syrien.
«Bachar al-Assad, c'est un criminel, il devra être jugé et répondre de ses crimes devant la justice internationale. Mais je n'ai pas fait de sa destitution un préalable, par pragmatisme», a assuré M. Macron, qui avait choqué en juin l'opposition syrienne en déclarant qu'il ne voyait pas de «successeur légitime» à Assad.
«Mon ennemi en Syrie, ce sont les terroristes islamistes, ce n'est pas Bachar al-Assad. C'est l'ennemi avant tout du peuple syrien et il devra répondre de ses crimes devant les tribunaux internationaux», a répété M. Macron. «Ce n'est pas à moi depuis Paris de dire aux Syriens qui doit lui succéder. Nous devons oeuvrer à créer la situation politique qui leur permettra de choisir librement le dirigeant à venir», a-t-il poursuivi.
«Construire la transition»
«Il faut construire une transition politique inclusive où chacun et chacune aura sa place», a-t-il insisté, réitérant sa proposition d'un «groupe de contact qui permette de revitaliser le processus politique». Selon le président français, ce groupe devrait «mettre autour de la table l'ensemble des parties prenantes au niveau syrien, l'opposition comme les représentants du régime, les membres du P5 (permanents du Conseil de sécurité), l'UE et les parties prenantes dans la région».