L'armée du Bangladesh va entrer en scène pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire aux centaines de milliers de réfugiés rohingyas qui fuient les violences de l'armée birmane, accusée par l'ONU de procéder à une épuration ethnique.
Les autorités locales et les organisations humanitaires sont débordées par l'afflux de réfugiés. En trois semaines, s'est constitué au Bangladesh l'un des plus grands camps de réfugiés au monde, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).
«C'est à désespérer. C'est l'une des plus grandes crises humanitaires et l'un des plus grands mouvements de masse de personnes dans la région depuis des décennies», a estimé Martin Faller, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
Des campagnes de vaccination contre la rougeole et la polio à destination des 150.000 réfugiés âgés de 6 mois à 15 ans vont commencer samedi, ont fait savoir l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Au total, quelque 391.000 Rohingyas sont arrivés depuis fin août pour fuir une campagne de répression de l'armée birmane consécutive à des attaques de rebelles de cette minorité musulmane.
Politique de la terre brûlée
Les militaires birmans sont accusés par la communauté internationale de pratiquer la politique de la terre brûlée. Selon des témoignages de réfugiés confirmés par des rapports d'Amnesty International et de Human Rights Watch (HRW), les soldats débarquent dans les villages rohingyas et font fuir les civils en tirant sur eux avant d'incendier les maisons.
Pour les ONG et la communauté internationale, l'objectif est clair : vider cette région de l'ouest de la Birmanie de cette communauté.