L'Etat de Rio de Janeiro a enregistré samedi la mort d'un 100e policier depuis le début de l'année, symbole de la flambée de violence qui secoue cette région en plein marasme économique.
L'agent Fabio José Cavalcante a été abattu samedi matin dans la banlieue pauvre de Baixada Fluminense (nord), connue pour ses indices élevées de criminalité.
La violence a prospéré à Rio sur fond de marasme économique, la collectivité locale au bord de la faillite ne pouvant plus payer à temps ses policiers. Selon les chiffres de la police militaire (PM), chargée de la sécurité publique au Brésil, où elle est placée sous l'autorité de chaque Etat, 146 agents sont morts en 2016 dans la «ville merveilleuse» et ses environs, dont plus de 100 hors service.
Depuis 1995, la PM de Rio de Janeiro a perdu plus de 3.000 hommes. «Dans aucun endroit du pays, on n'assiste à une guerre si intense et permanente entre des bandes rivales de trafiquants et des milices pour le contrôle du territoire» qu'à Rio de Janeiro, a fait valoir dans le communiqué le colonel Wolney Dias, commandant de la PM de la région.
Un sentiment d'insécurité omniprésent
«Dans aucun endroit du pays, on ne trouve autant d'armes dans les mains des criminels» qu'à Rio de Janeiro, a-t-il ajouté. Un an après le feu d'artifice et le faste des jeux Olympiques, Rio de Janeiro vit au rythme des fusillades et des patrouilles de l'armée déployée pour faire face à une poussée de la violence.
Guerre entre gangs de narcotrafiquants, enfants tués par des balles perdues lors de raids policiers dans les favelas, recrudescence des vols à main armée: le sentiment d'insécurité est omniprésent. Ces dernières semaines, la route qui mène à l'aéroport international a été bloquée à plusieurs reprises à cause d'échanges de tirs nourris qui ont terrorisé les automobilistes.