Le président sud-coréen Moon Jae-In a assuré ce jeudi qu'il n'y aurait pas de guerre sur la péninsule coréenne.
Une décision prise en dépit des tensions exacerbées autour des programmes nucléaire et balistique nord-coréens.
«Tous les Sud-Coréens ont travaillé si dur pour reconstruire le pays qui était en ruines après la guerre de Corée», a déclaré M. Moon lors d'une conférence de presse marquant ses 100 premiers jours à la présidence.
«J'empêcherai la guerre»
«J'empêcherai la guerre à tout prix. Alors je veux que tous les Sud-Coréens soient convaincus qu'il n'y aura pas la guerre».
La situation s'est considérablement tendue dans la région.
La Corée du Nord a menacé de tirer une salve de missiles à proximité du territoire américain de Guam, dans le Pacifique, même si Pyongyang semble avoir momentanément mis son projet sur pause.
Pyongyang réagissait aux déclarations du président américain Donald Trump qui a promis de déchaîner sur le Nord «le feu et la colère» si les menaces nord-coréennes contre les Etats-Unis continuaient.
«Des conséquences catastrophiques»
Washington a également dit que son armée était fin prête. Cette rhétorique belliqueuse fait craindre une erreur de calcul qui aurait des conséquences catastrophiques.
Séoul et ses millions d'habitants sont à la portée des forces d'artillerie considérables de la Corée du Nord.
Mais M. Moon a expliqué qu'il disposait d'un veto de facto sur toute action militaire de Washington, allié et garant de la sécurité de la Corée du Sud. «Personne ne peut prendre de décision sur une action militaire sur la péninsule coréenne sans notre consentement», a-t-il lancé.
«Les Etats-Unis et le président Trump ont également déclaré que, quelle que soit l'option qu'ils choisissent en ce qui concerne la Corée du Nord, une décision ne serait prise qu'après avoir consulté la République de Corée et obtenu son accord», a ajouté M. Moon.
La «détermination» du président Trump
Le président sud-coréen, qui s'est rendu à Washington fin juin, s'est refusé à critiquer les déclarations incendiaires de Donald Trump. «Le président américain Trump tente de faire pression sur la Corée du Nord en montrant sa détermination», a-t-il jugé. «Je ne pense pas qu'il tente de montrer une certaine disposition à lancer une action militaire».
Par le passé, le président de centre-gauche, un ancien avocat des droits de l'Homme, s'est dit favorable à une forme de dialogue avec Pyongyang pour le ramener à la table des négociations, parallèlement à une politique de sanctions.
Cette approche avait été critiquée par ceux qui craignaient qu'elle n'enfonce un coin dans la relation avec l'allié américain.
Mais depuis son arrivée au pouvoir, Pyongyang a balayé les gestes d'ouverture et M. Moon ne met plus le dialogue au premier plan. «Je ne pense pas qu'il faille se précipiter», a-t-il déclaré. Pour qu'il y ait des pourparlers, «il doit y avoir une garantie de succès. La Corée du Nord doit au minimum cesser ses provocations pour instaurer un climat favorable au dialogue».
C'est à ce moment seulement que Séoul pourrait envisager d'envoyer un représentant au Nord, a poursuivi M. Moon. «La ligne rouge serait que le Nord achève son ICBM et l'équipe d'une tête nucléaire».