Le département d’Etat américain a révélé ce mercredi 9 août que plusieurs diplomates de l’ambassade de La Havane ont souffert de pertes d’audition au cours de ces derniers mois.
Certains «membres du gouvernement américain […] ont signalé des incidents ayant provoqué une série de symptômes physiques», avait ainsi expliqué la porte-parole du département, Heather Nauert. Dès le lendemain, le gouvernement canadien révélait qu’un de leurs diplomates, en fonction sur l’île également, souffrait des mêmes «symptômes inhabituels».
Selon les témoignages de plusieurs hauts responsables américains cités par CNN sous couvert d’anonymat, il s’agirait d’une véritable «attaque acoustique». Ils pensent en effet que des appareils soniques extrêmement sophistiqués, provoquant des pertes d’audition importantes, auraient été placés à l’intérieur ou à l’extérieur des résidences de ces diplomates.
Les symptômes se seraient déclarés à partir de la fin de l’année 2016, et au moins trois diplomates, deux américains et un canadien, ont dû être expatriés du territoire cubain pour recevoir des soins.
Plusieurs enquêtes en cours
La porte-parole du département d’Etat américain a pour l’instant précisé qu’elle ne possédait aucune «réponse définitive sur la source ou la cause de ce qu’[ils] considér[ent] être des incidents», tout en annonçant qu’une enquête était en cours. Brianne Maxwell, porte-parole du ministère des Affaires étrangères canadien, a ajouté que le «gouvernement travaille activement avec les autorités américaines et cubaines pour en déterminer la cause».
Après avoir pris connaissance de ces mystérieux incidents, Washington avait immédiatement décidé, le 23 mai dernier, d’expulser deux diplomates cubains, une décision «injustifiée et infondée», avaient fustigé les autorités cubaines.
Et pour prouver qu’elle n’est pas impliquée dans cette affaire, La Havane a annoncé dans un communiqué publié ce mercredi 9 août qu’une «enquête complète, prioritaire et urgente» avait été lancée, tout en précisant que «Cuba n’a jamais et n’autorisera jamais […] aucun type d’action contre des diplomates accrédités ou contre leur famille».