Les autorités cubaines ont qualifié jeudi d'étape «importante» la fin du régime spécial d'immigration américain qui accorde depuis un demi-siècle un permis de séjour aux immigrants clandestins cubains arrivés aux Etats-Unis.
Cet accord migratoire pour «une migration régulière sûre et ordonnée», signé jeudi avec effet immédiat, «abroge la politique connue sous le nom de "pieds secs/pieds mouillés"» selon laquelle les autorités américaines acceptent les immigrants qui touchent terre et renvoient à Cuba ceux qui sont trouvés en mer, a salué le gouvernement cubain dans un communiqué.
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«Au terme de près d'un an de négociations (...) cet engagement doit contribuer à la normalisation des relations migratoires, marquées depuis la victoire de la révolution (castriste en 1959) par l'application de politiques agressives par les administrations américaines successives, qui ont encouragé la violence, la migration clandestine et le trafic de personnes, provoquant de nombreuses morts d'innocents», ajoute le texte.
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«Nous traitons désormais les immigrants cubains de la même façon que les immigrants d'autres pays», avait assuré peu auparavant le président américain Barack Obama, en annonçant cette mesure réclamée de longue date par La Havane.
Héritage de la Guerre froide
Depuis la «Loi d'ajustement cubain» entrée en vigueur en 1966 en pleine Guerre froide, les émigrants cubains se voyaient offrir des facilités d'installation aux Etats-Unis avec la possibilité d'obtenir une résidence permanente au bout d'un an. En 1995, avait été mise en place la politique de «pieds secs, pieds mouillés».
La Havane, qui s'est de son côté engagée à «ajuster sa politique» après cet accord, a aussi jugé jeudi qu'il était «nécessaire» que le Congrès «abroge totalement la loi de 1966». Depuis la révolution castriste de 1959, environ deux millions de Cubains ont pris le chemin de l'exil aux Etats-Unis. La plupart résident en Floride (sud-est).