Cinq femmes transgenres employées par l'armée américaine ont lancé des poursuites contre le président Donald Trump et le Pentagone à la suite de la récente annonce par le milliardaire républicain que les personnes transgenres ne pourraient plus travailler dans l'armée.
Dans ces poursuites lancées mercredi devant un tribunal fédéral, les cinq plaignantes - de l'armée de l'air, des garde-côtes et de l'armée de terre - évoquent les incertitudes au sujet de leur avenir, y compris en ce qui concerne un éventuel renvoi ou si elles vont perdre leurs droits post-militaires (retraite en particulier).
Un porte-parole du Pentagone a indiqué qu'il ne pouvait commenter un litige en cours.
Dans une salve de trois tweets en juillet, Donald Trump est revenu sur une mesure mise en place par son prédécesseur Barack Obama plus d'un an plus tôt.
«Après consultation de mes généraux et des experts militaires, soyez avisés que le gouvernement des Etats-Unis n'acceptera pas ou ne permettra pas aux personnes transgenres de servir dans aucune capacité dans l'armée américaine», avait-il tweeté.
Une annonce effectuée avec peu, voire pas, de coordination avec le Pentagone et pendant les vacances du ministre de la Défense Jim Mattis, laissant le ministère essayer de se dépêtrer pour donner une position cohérente.
La plainte vise MM. Trump et Mattis ainsi que plusieurs autres hauts responsables militaires. Elle a été déposée par le Centre national pour les droits des lesbiennes (NCLR) et l'Alliance gay et lesbienne contre la diffamation (GLAAD). Aucune des plaignantes n'est identifiée.
De 1.320 à 15.000 personnes transgenres concernées
«La directive de Trump d'exclure les personnes transgenres du service dans l'armée a provoqué une énorme vague de dégâts qui sont déjà ressentis à travers notre armée», a indiqué Shannon Minter, directrice juridique du NCLR.
«Les militaires transgenres ont été pris de court par cette évolution et peinent à appréhender ce que cela signifie pour leur avenir et pour leurs familles», a-t-elle poursuivi. Selon la plainte, remettre en vigueur l'interdiction est contraire à la Constitution.
D'après les estimations, de 1.320 à 15.000 personnes transgenres servent dans l'armée américaine sur 1,3 million de militaires en service actif.
Depuis l'annonce présidentielle il y a deux semaines, la Maison Blanche n'a pas précisé au Pentagone la marche à suivre par conséquent la politique d'acceptation des personnes transgenres reste en place à ce stade.