Le crime s’est déroulé sous les yeux du seul animal doué de parole. Bud, un perroquet gris du Gabon, a été témoin des dernières paroles de la victime d’un meurtre, et n’a cessé de les répéter.
Le «témoignage» de l’oiseau a été un élément clé dans l’affaire du meurtre de Martin Duram, tué de cinq balles dans le Michigan en 2015. Il a permis de découvrir que la victime avait été tuée par son épouse Glenna Duram, qui s’était ensuite emparée de l’arme du crime pour se suicider, sans succès.
Au départ, la police pensait que Glenna Duram, touchée à la tête, était la deuxième victime de ce crime. D’autant plus que cette dernière clamait son innocence. Mais c’était sans compter sur ce témoin improbable, un perroquet connu pour être un talentueux imitateur des voix humaines.
En effet, après la mort de Martin Duram, l’oiseau, qui vivait chez le couple depuis onze ans, a été pris en charge par l'ex-femme de la victime, Christina Keller. Elle a eu la surprise de constater que l’animal répétait sans cesse une violente dispute en imitant les voix de ses maîtres. Et Bud finissait systématiquement cette joute verbale en adoptant la voix de Martin Duram, et criait «Ne tire pas p***** !».
«Il était là quand c’est arrivé et il a entendu», avait affirmé Christina Keller à Wood TV en 2016. «C’est imprimé dans son cerveau. Il ne peut s’en débarrasser et c’est douloureux».
Alertée par l'ex-épouse de Martin Duram, la police avait soumis les cris du perroquet à l’expertise d’une spécialiste, qui avait confirmé que Bud reproduisait effectivement une dispute entre un homme et une femme. Une vidéo de l’animal devait même servir de preuve dans cette enquête, mais n’a finalement pas été utilisée.
La justice a condamné Glenna Duram pour meurtre au premier degré hier, mercredi 19 juillet. Elle comparaîtra à nouveau en août pour connaitre la durée de sa peine. Elle risque la prison à vie.