Donald Trump s'est éclipsé samedi d'une session de travail du sommet du G20 et s'est fait remplacer par sa fille Ivanka à la table des dirigeants, alors qu'elle est seulement conseillère.
C'est la «sherpa» russe, principale conseillère du président Vladimir Poutine, qui a la première fait état de ce changement plutôt inhabituel pour ce type d'enceinte via deux tweets et une photo prise depuis l'intérieur de la salle.
«Ivanka accompagne le président Trump», a d'abord tweeté Svetlana Loukach. «Et le remplace à la table du G20 quand il part pour des rencontres bilatérales», a-t-elle ajouté 20 minutes plus tard.
D'autres délégations, puis la Maison Blanche, ont confirmé l'information. Ivanka Trump, par ailleurs femme d'affaires - elle a sa propre ligne de vêtements et accessoires - s'est alors retrouvée aux côtés de Xi Jinping, Recep Tayyip Erdogan, Angela Merkel et Theresa May.
Interrogée pour savoir si elle n'avait pas été surprise de voir Donald Trump demander à sa fille de le remplacer, la chancelière allemande s'est efforcée de minimiser. «C'est une chose qui reste dans le cadre de ce que d'autres délégations font», a dit Angela Merkel, alors que des chefs d'Etat ou de gouvernement peuvent se faire remplacer temporairement par un ministre ou leur «sherpa», les conseillers sur ce type de sommets.
La fille du président Trump est intervenue par ailleurs samedi lors d'une discussion sur le moyen de renforcer la place des femmes dans l'économie et le monde des affaires.
Selon une source à la Maison Blanche, Ivanka Trump était au fond de la pièce et a «brièvement» rejoint la table des discussions quand «le président a dû sortir». «Cela s'est produit quand le président de la Banque mondiale a commencé à parler, car le sujet de discussion concernait aussi des domaines comme le développement de l'Afrique», a précisé cette source. «Lorsque d'autres dirigeants sont sortis, leurs sièges ont aussi été brièvement occupés par d'autres», a-t-elle ajouté.
Des critiques à l'étranger
Mais les détracteurs de Trump père se sont aussitôt déchaînés. «Une New-yorkaise mondaine, non élue, non qualifiée et non préparée» apparaît comme «la meilleure personne pour représenter les intérêts américains», s'est indignée l'historienne Anne Applebaum.
Au début de la session de travail, Donald Trump avait félicité sa fille. «Je suis très fier de ma fille Ivanka, je l'ai été depuis le premier jour», a-t-il dit. «Si elle n'était pas ma fille ce serait tellement plus simple pour elle», a-t-il plaisanté, provoquant des rires nerveux autour de lui.
Le statut de la fille du chef de l'Etat américain suscite des critiques à l'étranger notamment. «Le mélange de la politique avec la famille et les affaires rappelle plutôt le népotisme et serait chez nous inimaginable», a dit le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel lors d'une récente visite d'Ivanka Trump en Allemagne.